Blockchain: le nouvel Internet de la décennie?

Nima Pouyan, Invesco

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La technologie continuera à évoluer et à permettre de réaliser une variété d’applications en circuit fermé dans de multiples secteurs.

©Keystone

Le COVID-19 a changé le monde tel que nous le connaissons, de notre mode de vie au fonctionnement des entreprises et d’économies entières. La vitesse à laquelle le virus s’est propagé justifie d’autant plus la nécessité à l’avenir d’alléger le fardeau pesant sur le système de santé et d’améliorer l’efficacité d’autres secteurs essentiels. Bien que la blockchain ait été conçue à des fins complètement différentes, cette technologie pourrait être utile dans certains domaines au cours des prochaines années.

La technologie blockchain a certes été utilisée en situations réelles depuis le lancement du bitcoin il y a plus de dix ans, mais elle en est encore à ses débuts et doit beaucoup se développer. Bien qu’elle reste mieux connue comme étant le grand livre numérique gérant les cryptomonnaies, nous pensons que la technologie continuera à évoluer et à permettre de réaliser une variété d’applications en circuit fermé dans de multiples secteurs. Même si seule une fraction des possibilités a déjà été réalisée, la blockchain a le potentiel d’être une technologie transformatrice pour les années 2020. La question qui se pose aux investisseurs est de savoir comment saisir son potentiel de croissance, car l’innovation transforme la manière dont elle est intégrée dans l’économie, de la même manière que l’Internet, qui était à l’origine un moyen de transférer des données entre ordinateurs, fait maintenant partie intégrante de tout ce que nous faisons.

Les dossiers médicaux et les études cliniques sont des exemples d’«actifs»
pour lesquels la blockchain pourrait contribuer à rendre le transfert efficace et immédiat.

Pour rappel, la blockchain est un grand livre numérique dans lequel tous les participants au système peuvent voir et accepter les informations qu’il contient. Il peut être utilisé à de nombreuses fins, par exemple pour transférer des actifs d’une personne ou d’une société à une autre sans qu’il soit nécessaire de recourir à un intermédiaire. Une fois enregistrée sur la blockchain, la transaction est permanente, traçable, contrôlable et inaltérable. Et dans ce contexte, les actifs peuvent être physiques ou exister sous forme purement numérique. Les dossiers médicaux et les études cliniques sont des exemples d’«actifs» pour lesquels la blockchain pourrait contribuer à rendre le transfert des dossiers efficace et immédiat, et les résultats des essais anonymes.

Il existe deux formes de base d’un système de blockchain: la forme ouverte (ou publique) et la forme fermée (ou privée). Si les grands livres utilisés par les cryptomonnaies sont probablement le seul exemple de blockchain accessible au public, il existe beaucoup d’autres applications pour les systèmes privés. Des solutions reposant sur la blockchain sont déjà utilisées par des banques et des entreprises dans divers secteurs d’activité où les chaînes logistiques sont complexes ou dans lesquels différentes parties, qui peuvent ne pas se connaître voire se faire confiance, sont impliquées dans le processus.

Les revenus liés aux activités de la blockchain
pourraient considérablement augmenter.

Il est important pour les investisseurs de savoir dans quoi ils investissent. Par exemple, de nombreuses start-up dans ce domaine peuvent sembler captivantes, mais il est peu probable qu’elles génèrent de réels bénéfices. Elles peuvent présenter des atouts considérables mais être également très risquées. Des entreprises établies dans d’autres secteurs essaient également d’étendre leurs activités à la blockchain, mais il incombe aux investisseurs de se demander si elles ont un plan d’affaires judicieux ou ne font que du battage publicitaire.

Une approche d’investissement plus pertinente peut consister à identifier les entreprises bien gérées et présentant un réel potentiel de génération de revenus à partir de la blockchain. Bien qu’il ne s’agisse encore que d’une petite partie de l’activité globale et que les revenus générés par ces activités restent modestes aujourd’hui, si la technologie continue d’évoluer comme nous le prévoyons, les revenus liés aux activités de la blockchain pourraient considérablement augmenter.

D’ici là, ces sociétés devraient générer des bénéfices à partir d’autres domaines d’activité et les investisseurs d’un ETF offrant par exemple une exposition à ces sociétés détiendraient alors un portefeuille diversifié d’actions mondiales de haute qualité. Comme il s’agit d’une nouvelle technologie, la blockchain continuera à se développer, tout comme Internet l’a fait, d’une manière que personne n’aurait pu prévoir au début. La blockchain ne pansera peut-être pas tout, mais nous pensons qu’elle aura un impact positif à long terme, tant pour la société que pour les investisseurs.

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