BCE: des surprises? Probablement pas, septembre nous le dira

Ulrike Kastens, DWS

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En ce qui concerne l'inflation, en revanche, la situation globale devrait rester inchangée.

Depuis des semaines, les marchés financiers se demandent si la Banque centrale européenne (BCE) pourrait modifier l'orientation de sa politique monétaire lors de sa réunion de juin. Après tout, avec les progrès de la vaccination et les ouvertures, les perspectives de reprise économique se sont améliorées et certaines banques centrales européennes envisagent ouvertement une éventuelle sortie.

Toutefois, nous ne pensons pas que la BCE opérera le moindre changement dès la deuxième semaine de juin. Il est peu probable que l'on touche à l'ensemble de l'enveloppe du programme d'achat d'urgence en cas de pandémie (PEPP) et à son échéance. Toutefois, la question de savoir si la décision prise en mars 2021 d'augmenter le rythme des achats d'actifs dans le cadre du PEPP se poursuivra au troisième trimestre risque d'être plus controversée. Actuellement, la BCE achète pour environ 80 milliards d'euros d'obligations par mois. Alors que certaines banques centrales considèrent que les conditions de financement dans la zone euro sont «favorables» même en cas de nouvelle hausse progressive des rendements, d'autres souhaitent limiter autant que possible une telle hausse des rendements. Cela nécessiterait une augmentation du volume des achats. Toutefois, le niveau élevé d'incertitude économique devrait être le facteur décisif, si bien que la majorité du Conseil des gouverneurs devrait finalement se prononcer en faveur d'achats d'obligations à un niveau élevé inchangé au troisième trimestre.

En outre, les nouvelles projections de croissance et d'inflation seront publiées en juin. Les développements actuels laissent penser que la BCE est encore plus confiante dans ses perspectives économiques. Cela devrait également se traduire par une augmentation modérée des prévisions de croissance. En ce qui concerne l'inflation, en revanche, la situation globale devrait rester inchangée. Alors que nous prévoyons une augmentation significative des prévisions d'inflation pour 2021 sur la base de l'évolution passée des prix, nous ne supposons que des changements mineurs pour 2022 et 2023. Comme auparavant, la BCE est susceptible d'évaluer la hausse de l'inflation comme un phénomène transitoire qui nécessite un soutien élevé et continu de la politique monétaire.

Toutefois, même si rien ne changeait cette fois-ci, le débat sur l'ampleur du soutien monétaire nécessaire est susceptible de s'intensifier à mesure que les progrès se poursuivent pour sortir de la pandémie. Dans ce contexte, les résultats de la «Revue stratégique» prévue en septembre joueront probablement un rôle important dans la manière dont la BCE calibrera sa politique monétaire à l'avenir. Dans cette optique, la sortie du soutien très expansionniste sera prudente afin d'éviter les distorsions du marché. La BCE continuera également à préserver les conditions de financement favorables et restera donc active sur le marché. Mais le pic du soutien monétaire devrait être atteint cette année, pour diminuer sensiblement en 2022.

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