Banque: la réduction des coûts déterminante en 2020

AWP

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S&P Global Ratings juge que c’est une«nécessité» pour préserver la rentabilité des banques éprouvée notamment par l’environnement de taux bas durable.

Les banques européennes, et particulièrement françaises, devront accélérer la réduction de leurs coûts en 2020, a estimé mardi l’agence de notation S&P Global Ratings, une «nécessité» pour préserver leur rentabilité éprouvée notamment par l’environnement de taux bas durable.

«Les grandes banques seront amenées à adopter cette stratégie et le plus important sera le rythme de ces changements», les taux bas rendant ces ajustements «plus pressants», a déclaré Nicolas Malaterre, directeur en charge du secteur bancaire français, lors de la conférence de presse annuelle de l’agence de notation.

En France, les groupes bancaires «ont pris un peu de retard», estime l’analyste soulignant que les réseaux d’agences bancaires dans l’Hexagone sont «moins restructurés» par rapport aux autres pays européens.

De fait, la densité d’agences bancaires en France a légèrement diminué entre 2014 et 2018, passant de 57 à 55 agences pour 100’000 habitants. Au cours de la même période, le Portugal, qui avait une densité d’agences bancaires équivalente, a réduit son nombre d’agences bancaires à 41 pour 100’000 habitants, selon les données de S&P Global Ratings.

La densité moyenne d’agences bancaires en Europe s’élevait à 33 agences pour 100’000 habitants en 2018, les Pays-Bas et le Royaume-Uni se positionnant en bas de tableau avec respectivement 9 et 12 agences pour 100’000 habitants.

Si la chasse aux coûts a été moins importante dans les banques françaises, c’est aussi que celles-ci bénéficient d’un modèle de revenus diversifié.

Gestion d’actifs, services financiers spécialisés (leasing, crédit à la consommation, affacturage, etc.), assurance, banque de financement et d’investissement, «toutes ces activités connexes [leur] permettent de maintenir les choses» et de compenser l’érosion des revenus due notamment aux taux bas, explique Pierre Gautier, responsable analytique Europe de l’Ouest pour S&P Global Ratings.

Les banques françaises «sont dans un équilibre financier leur permettant d’amortir ces chocs-là, mais elles devront adapter comme les autres leur structure de coûts», nuance-t-il.

Avec une croissance économique plus faible et des taux bas durant au moins deux ans, «la rentabilité des banques européennes n’est pas amenée à s’améliorer», anticipent les experts, d’autant que la faiblesse des taux entraîne des déséquilibres tels que la surévaluation des actifs, notamment immobiliers.

Dans ce contexte, «toutes les options sont regardées par les banques», explique M. Malaterre. Comme la taxation des dépôts bancaires importants, une pratique particulièrement développée en Allemagne y compris auprès des particuliers, tandis qu’en France, cette facturation est limitée aux entreprises et aux institutions.

Quant à une consolidation du secteur, «les opérations d’envergure ont un environnement peu propice à leur réalisation» et «les bénéfices qui pourraient exister ne sont pas certains», conclut-il.

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