Outre la sélection de l’indice, un bon équilibre entre l’efficacité du tracking, les coûts et la gestion des risques est décisif pour le succès du placement.
Le faible coût des ETF est un argument décisif en leur faveur, car il est un facteur important du succès des placements. Toutefois, les investisseurs doivent aussi garder à l’esprit les autres principes de base des placements de capitaux et connaître les principaux indicateurs.
Lorsqu’il s’agit de placements et de prévoyance privée, les fonds indiciels cotés ou Exchange Traded Funds (ETF) comptent parmi les produits les plus appréciés. L’année dernière, les ETF européens ont enregistré selon Morningstar des afflux de fonds totaux de 78,4 milliards d’euros. En tout, ces fonds cotés en bourse représentent près de 1’500 milliards d’euros en Europe, soit deux fois plus qu’il y a cinq ans. Les experts du marché pensent même que cette somme augmentera à 2’500 milliards d’euros d’ici 2030.
L’abréviation ETF pourrait tout aussi bien signifier easy, transparent and fair, c’est-à-dire facile, transparent et bon marché. Fondamentalement, les ETF conviennent à presque tous types d’investisseurs. Le choix concret des ETF dépend des objectifs, de l’horizon de placement et des préférences des investisseurs individuels. Point particulièrement important pour les investisseurs privés: les ETF sont négociables à partir d’une unité, ce qui lève les barrières à l’investissement.
De nombreux ETF répliquent des indices boursiers comme le SMI, le FTSE All World ou le S&P 500. Les investisseurs peuvent ainsi, avec un seul produit, investir de façon largement diversifiée – tout à fait selon la devise du pionnier des fonds indiciels, John Bogle: «Ne cherche pas l’aiguille, achète la meule de foin». Une large diversification compte en effet parmi les principes les plus importants et contribue à diminuer le risque. De plus, les investisseurs savent toujours de façon claire comment leurs investissements sont positionnés: un coup d’œil sur l’indice correspondant suffit.
En l’absence des travaux de recherche coûteux mis en œuvre par les fournisseurs dans le cadre de la sélection active de titres, les coûts des ETF sont en général nettement plus faibles que ceux des produits gérés activement. Le ratio du coût total (Total Expense Ratio ou TER) est un indicateur fiable pour mesurer des coûts d’un investissement. De fait, ces coûts n’ont cessé de baisser depuis le lancement du premier ETF en 1993 aux États-Unis. Aujourd’hui, il existe plus de 9’000 ETF et les sociétés qui les proposent souhaitent naturellement aussi marquer des points vis-à-vis de la concurrence, y compris en abaissant leurs coûts. Pour les investisseurs, cette concurrence est positive, car le poids des coûts a une influence significative, en particulier à long terme, sur le résultat des placements. Enfin, chaque centime supplémentaire de frais n’est plus disponible pour le réinvestissement et ne peut donc pas déployer le fameux effet de l’intérêt composé, qui joue un rôle important dans le rendement global, surtout sur une horizon temps longue.
Néanmoins, dans le choix d’un ETF, il ne faut pas seulement tenir compte des coûts. Ceux-ci sont un facteur important, mais pas unique, du succès d’un placement. Les investisseurs devraient en particulier éviter certaines erreurs largement répandues lors de leurs choix d’ETF.
La facilité du négoce en bourse, par exemple à la SIX Swiss Exchange – en principe un autre avantage des ETF – peut conduire les investisseurs à acheter ou vendre dans la précipitation. Or les tentatives de battre le marché en achetant ou vendant au bon moment réussissent rarement. Il en va de même lorsque les investisseurs essaient de suivre les tendances et de miser sur des branches ou des régions particulièrement prometteuses.
Il est conseillé de se concentrer sur l’essentiel: une perspective à long terme, une large diversification, la discipline et le contrôle des coûts. Les investisseurs devraient miser sur des ETF qui respectent ces principes fondamentaux. Les ETF qui investissent de manière largement diversifiée dans des marchés clés sont particulièrement adaptés pour atteindre des objectifs à plus long terme. Cela fonctionne très bien avec le FTSE All-World Index. Celui-ci comprend plus de 4’000 actions, soit environ 90% du marché mondial des actions ouvertes à l’investissement, et offre aux investisseurs un accès aux actions de 24 pays industriels et 23 pays émergents dans le monde entier. Depuis longtemps, les ETF permettent de représenter non seulement les marchés des actions, mais aussi les obligations et d’autres classes d’actifs, voire plusieurs classes d’actifs réunies dans un seul produit avec les ETF dits multi-actifs. Un portefeuille multi-actifs composé par exemple de 60% d’actions et de 40% d’obligations peut être mis en œuvre avec un seul ETF.
Lors du choix d’un ETF, il convient de garder à l’esprit d’autres indicateurs. Un historique de plusieurs années sur le marché peut par exemple permettre de savoir si et dans quelle mesure la performance de l’ETF s’écarte de celle de son indice de référence, ce que l’on peut mesurer par la tracking error. L’objectif devrait être que l’ETF reproduise l’indice le plus précisément possible.
En outre, l’ETF devrait avoir atteint une taille minimale en termes de volume. À cet égard, il convient de noter que des actifs sous gestion élevés peuvent indiquer qu’un ETF est plus souvent négocié en bourse, comme davantage d’investisseurs y sont investis. Cela peut réduire les écarts entre le prix d’achat et le prix de vente (plus connu comme bid-ask spread), ce qui ramène aux coûts qui, si les autres paramètres sont corrects, restent un critère de sélection décisif pour choisir le bon ETF.
En résumé, outre la sélection de l’indice, un bon équilibre entre l’efficacité du tracking, les coûts et la gestion des risques est décisif pour le succès du placement.