Les gérants de fortune investissent de plus en plus le capital de leurs clients dans des actifs privés. Ces allocations sont généralement effectuées dans le but d'améliorer la performance et d'accroître la diversification du portefeuille. Mais l'émergence de nouvelles opportunités d'investissement dans les actifs privés et la diminution du nombre d'entreprises cotées en bourse sont également des moteurs de cette tendance.
Le recul des bourses de Londres et de New York est particulièrement frappant. Depuis les années 1960, le nombre d'entreprises cotées en Grande-Bretagne a chuté de près de 75 pour cent. La situation est similaire aux États-Unis. Là-bas, le nombre d'entreprises cotées a diminué de 40 pour cent depuis son pic de 1996. Ce recul stimule l'intérêt croissant pour les placements sur les marchés privés, qui représentent une part de plus en plus importante de l'activité économique mondiale. En misant exclusivement sur les actions cotées, l’investisseur passe désormais à côté de nombreuses opportunités de rendement substantielles.
Réduction des risques
Les marchés privés sont florissants, car ils permettent d'accéder à des entreprises et à des secteurs qui sont parfois difficilement accessibles sur les marchés des capitaux traditionnels, comme dans certains segments de la technologie, des infrastructures et des énergies renouvelables. Pour les gérants de patrimoine, il s'agit d'une double opportunité: d'une part, l'intégration de placements sur les marchés privés leur permet de diversifier les portefeuilles; d’autre part, ces placements sont considérés depuis longtemps comme un complément judicieux aux investissements classiques. Les placements sur le marché privé offrent souvent une évolution plus stable des rendements et contribuent à réduire le risque global du portefeuille. C'est précisément dans les phases de turbulence des marchés que les investisseurs apprécient les propriétés stabilisatrices de cette classe d'actifs, car elles évoluent souvent indépendamment des fluctuations des marchés publics.
Les placements sur les marchés privés ont longtemps été réservés aux investisseurs institutionnels, mais désormais, les investisseurs privés ont également eu accès à cette classe d'actifs. Alors que les fonds de pension et autres grands investisseurs investissent déjà en moyenne 14 pour cent de leurs placements dans des actifs privés dans les domaines de l'infrastructure, du capital-investissement et de l'immobilier, la part des investisseurs privés reste jusqu'à présent nettement plus faible - ils n'investissent en moyenne que 5 pour cent dans le domaine. Il s'agit là d'un potentiel inexploité important, car les investisseurs privés détiennent environ la moitié des actifs mondiaux. Cela s'explique notamment par les possibilités d'accès limitées.
Des opportunités grâce à de nouvelles structures
De nouveaux types de fonds pourrait y remédier: ELTIF pour le marché européen (European Long Term Investment Fund, ELTAF pour le marché britannique ou les structures perpétuelles (evergreen) - des fonds ouverts et réglementés qui permettent d'investir dans des actifs à long terme et moins liquides. Conçue à l'origine pour les fonds de pension et les investisseurs institutionnels, ces structures ont été autorisées ou sont en passe de l’être pour les investisseurs privés.
C'est l'une des raisons pour lesquelles les entreprises renoncent à une introduction en bourse et demandent plutôt des capitaux via des canaux de financement privés. Pour les investisseurs, cela signifie que le marché des actions ne suffit plus à lui seul pour participer au potentiel de rendement de l'économie mondiale. De nouvelles structures de fonds constituent une étape importante pour combler cette lacune.