WEF 2020: la nature constitue un risque systémique pour la finance

AWP

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Un rapport du cabinet PwC Suisse et du WWF Suisse appelle les banques centrales et institutions de régulation à se saisir de la problématique liée à la perte de biodiversité.

Les risques financiers liés à la perte de biodiversité sont désormais systémiques, selon un rapport du cabinet PwC Suisse et du WWF Suisse. Ils vont encore devenir plus importants en 2020, ont-ils affirmé mardi en marge du WEF à Davos (GR), appelant les banques centrales et institutions de régulation à se saisir de cette question.

Une conférence de l’ONU sur la biodiversité doit avoir lieu en octobre prochain à Kunming, en Chine. Si le changement climatique est désormais considéré comme un risque financier par davantage d’acteurs, la perte de biodiversité n’est pas suffisamment reconnue comme un risque environnemental, ont déploré les deux institutions en marge du Forum économique mondial (WEF).

Or, le changement climatique provoque des changements rapides dans les écosystèmes. Une situation qui elle-même alimente ensuite le réchauffement. «Il est particulièrement dangereux» que la finance ne la prenne pas en compte «étant donné que tous les secteurs économiques dans lesquels ils investissent ou qu’ils financent» dépendent de la biodiversité, déplore le directeur général de PwC Suisse, Andreas Staubli.

Et d’appeler les institutions financières à se saisir du problème pour «éviter une instabilité financière». Ces risques «ont non seulement été entièrement ignorés par le secteur financier mais aussi plus largement par les décideurs», renchérit son homologue du WWF Thomas Vellacott.

Milliards de dollars par an

Il faut «répondre rapidement à la double crise de la perte de biodiversité et du changement climatique», selon lui. Un effort qui demande la collaboration d’acteurs économiques, gouvernementaux et de la société civile.

Le rapport a notamment identifié des risques financiers physiques, liés aux contentieux ou systémiques. Il appelle les Etats à approuver un cadre mondial ambitieux sur la biodiversité à Kunming et les autres acteurs à oeuvrer face au besoin financier évalué à au moins 500 milliards de dollars (environ 483 milliards de francs) par an pour la conservation de la biodiversité.

Les banques centrales devraient mener des tests de résistance sur ces risques financiers. Un groupe de travail sur les déclarations financières liées à la nature devrait être lancé en 2020, selon les deux institutions. Et les acteurs financiers devraient utiliser les possibilités liées aux prestations pour la protection des écosystèmes, ajoutent-elles.

Dans un rapport lundi à Davos, UBS avait elle affirmé vouloir devenir l’une des principales institutions financières pour permettre aux investisseurs de mobiliser du capital pour limiter et s’adapter au réchauffement climatique. La banque s’est engagée à proposer des produits financiers verts à ses clients.

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