USA: l’inflation s’accélère un peu en février, tirée par l’essence

AWP

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Le mois dernier marque la plus forte hausse depuis août, à 0,4% sur un mois, contre 0,3% en janvier.

L’inflation s’est un peu accélérée en février aux Etats-Unis, tirée par l’augmentation des prix de l’essence, selon l’indice CPI publié mercredi par le département du Travail, mais la forte hausse que craignent les marchés et certains économistes n’est pas encore d’actualité.

Les prix ont augmenté de 0,4% sur un mois, comme attendu, contre 0,3% en janvier. C’est leur plus forte hausse depuis août, et elle est due en majeure partie aux prix de l’essence, qui ont bondi de 6,4%. Les prix de l’énergie et de l’alimentation ont également augmenté.

En excluant ces prix volatils, l’inflation sous-jacente n’est que de 0,1%, moins que les 0,2% attendus.

«En dehors d’une nouvelle progression soutenue des prix de l’énergie en février, la hausse des prix à la consommation reste très modérée», relèvent les analystes d’Oxford Economics dans une note.

Les prix des voitures d’occasion ont également reculé de 0,9%, après avoir grimpé depuis le début de la pandémie lorsque de nombreuses familles avaient choisi de s’éloigner des centres-villes pour télétravailler.

Et sur un an, l’inflation s’accélère à 1,7% contre 1,4% en janvier, son rythme le plus rapide depuis le début de la crise. Elle est là aussi tirée par les prix de l’énergie et de l’alimentation, et, si on les exclut, la hausse n’est que de 1,3%, la moins rapide en huit mois.

«Une nouvelle baisse des tarifs aériens, des chambres d’hôtel, des prix des vêtements et des médicaments sur ordonnance a plus que compensé les augmentations mensuelles d’autres coûts comme le logement et les soins médicaux», a commenté Diane Swonk, économiste pour Grant Thornton, dans une note.

Cette inflation, faible, a cependant eu pour effet immédiat de faire baisser le dollar.

Accélération en vue au printemps

Mais ces chiffres devraient augmenter dans les mois à venir. En effet, le retour à une activité plus soutenue grâce au vaccin, et les généreuses aides contenues dans les plans de relance successifs, et notamment dans celui de 1.900 milliards de dollars qui doit être définitivement adopté au Congrès mercredi matin, doivent conduire dès le printemps à une forte hausse de la consommation, et des prix.

D’autant plus que la comparaison sur un an montrera alors un écart très important, puisqu’en mars, avril et mai 2020, les prix avaient reculé sous l’effet des mesures de confinement.

Les craintes liées à un retour de l’inflation agitent les marchés depuis plusieurs semaines. Ces spéculations ont fait baisser les prix des bons du Trésor, et leurs rendements ont augmenté la semaine dernière, avant de reculer mardi.

Une action de la Banque centrale américaine (Fed) est très attendue par les marchés et certains économistes. Mais ses responsables ont répété que cette hausse des prix ne devrait être que temporaire, et que le retour d’une inflation galopante était peu probable.

Sa prochaine réunion monétaire, les 16 et 17 mars, sera suivie de près.

La Fed vise un objectif de 2% d’inflation à long terme, ce qui suppose une inflation un peu supérieure à cette cible pendant un certain temps. Elle utilise toutefois une autre mesure de l’inflation pour établir sa politique économique, l’indice PCE.

L’inflation sous-jacente, calculée par ce dernier indice, devrait atteindre 2,6% en avril et mai, selon une note d’analystes de Morgan Stanley, qui la voient ensuite reculer pour terminer l’année à 2,3%.

Et selon eux, l’activité économique américaine pourrait retrouver son niveau pré-COVID d’ici la fin du premier trimestre.

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