L’inflation subie par les entreprises américaines en mai, publiée jeudi, ressort plus faible qu’attendu par les analystes, un résultat rassurant au premier abord face aux craintes de sursaut des coûts de production avec les nouveaux droits de douane.
Sur un mois, l’indice des prix à la production (PPI) a progressé de 0,1% en mai, après un recul de 0,2% le mois précédent (contre une précédente estimation à -0,5%), d’après les données publiées par le ministère du Travail.
Les analystes s’attendaient à une progression un peu plus forte, de 0,2% sur la période, selon le consensus publié par MarketWatch.
Sur un an, l’indice a progressé de 2,6%, en légère accélération par rapport à avril (+2,5%).
Mercredi déjà, la publication de l’indice des prix à la consommation (CPI) avait rassuré en montrant que l’inflation restait contenue, à +0,1% également en mai.
«Les chiffres de l’inflation sont tellement bons. Pas d’inflation. Ils sont tous choqués», s’est réjoui le président Donald Trump, ravi de donner tort aux experts.
Ceux-ci s’attendent à voir les prix augmenter à mesure que les droits de douane qu’il a mis en place entrent en vigueur.
Le président américain a une nouvelle fois moqué le patron de la Réserve fédérale (Fed), appelé à baisser les taux d’intérêt et dit que la banque centrale pourrait les remonter plus tard «s’il y a de l’inflation dans un an».
«Je serai pour», a-t-il assuré.
Les chiffres sur le PPI «ne rendent pas compte des pressions sous-jacentes sur les coûts que subissent les producteurs», estime Ben Ayers, économiste chez Nationwide, dans une note.
Or, tant que les surcoûts induits par les nouveaux droits de douane ne se matérialisent pas dans les données, il s’attend à ce que cela décale dans le temps les répercussions sur les prix en rayons.
Dans les chiffres actuels, «nous ne voyons aucun marqueur d’un choc sur les prix résultant des droits de douane», observe aussi Carl Weinberg, économiste chez HFE.
Pour lui, devant les récentes publications sur l’inflation, la Fed aurait pu «être tentée de baisser les taux d’intérêt» si «elle ne savait pas que des hausses de prix liées aux droits de douane étaient dans les tuyaux».
Selon Ryan Sweet, chez Oxford Economics, les prochains mois ne devraient pas être aussi «modérés», notamment parce que les entreprises vont épuiser les stocks constitués avant l’entrée en vigueur des droits de douane.