Suisse: ventes de matériel de guerre en hausse

AWP

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Les exportations de matériel de guerre affichaient un total de 205,2 millions de francs contre 166,6 millions l'an dernier.

Les exportations de matériel de guerre ont augmenté au premier semestre. Elles affichaient un total de 205,2 millions de francs contre 166,6 millions entre janvier et juin 2017. Et le Conseil fédéral compte les faciliter.

Selon les chiffres publiés jeudi par le Secrétariat d'Etat à l'économie, la Suisse a exporté du matériel de guerre pour 47,7 millions vers l'Allemagne (42,2 millions au 1er semestre 2017), 32,6 millions vers les Etats-Unis (14 millions) et 29,3 millions vers le Danemark (4,5 millions).

Viennent ensuite les Emirats arabes unis (9,5 millions contre 1,5 million un an plus tôt) et l'Irlande (8,1 millions contre 35'737 francs). Les exportations se montaient à 7 millions vers la Pakistan (1,6 millions) et à 1,7 millions (7,3 millions) vers l'Inde. Les marchés omanais, bahreini et saoudien représentaient respectivement 4,9 millions, 3 millions et 2 millions.

Conflit yéménite

De quoi faire s'étrangler le Groupe pour une Suisse sans armée (GSsA) qui dénonce un total de 14,5 millions destinés à des pays liés au conflit au Yémen. Et de rappeler dans un communiqué que l'ordonnance sur le matériel de guerre interdit actuellement d'exporter si le pays de destination est impliqué dans un conflit armé interne ou international.

La Suisse a interrompu en mai 2015 ses livraisons d'armes vers l'Arabie saoudite. En avril 2016, il a toutefois ouvert les vannes en autorisant des exportations dans plusieurs pays impliqués dans le conflit yéménite. Mais il a rejeté les demandes présentant des risques importants que le matériel soit utilisé dans le conflit.

Assouplissement en vue

Le GSsA en profite pour dénoncer l'assouplissement annoncé en juin par le Conseil fédéral, source de nombreuses critiques. Le gouvernement entend permettre d'accorder une autorisation d'exportation s'il n'y a aucune raison de penser que le matériel de guerre sera utilisé dans un conflit armé interne.

Il veut par ailleurs que l'octroi vaille deux ans au lieu d'un et que la préservation de la base industrielle puisse être prise en considération en tant que critère autonome dans la procédure.

L'industrie suisse d'armement insiste depuis des mois pour assouplir la législation. Le Conseil fédéral a affirmé prendre «très au sérieux ces remarques». La Suisse dispose aujourd'hui d'une solide base industrielle mais celle-ci serait exposée à une concurrence de plus en plus féroce.

Après deux ans de baisse, les exportations d'armes ont remonté en 2017 pour se porter à 446,8 millions de francs (+34,7 millions).

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