Les recettes du chimiste de la construction Sika ont légèrement progressé sur les trois premiers mois de l’année, malgré l’effet du franc fort. La direction du groupe zougois a confirmé ses perspectives, mais s’est déclarée prudente en raison des incertitudes soulevées par la guerre commerciale.
Au premier trimestre, le chiffre d’affaires net du groupe établi à Baar a augmenté de 1,1% sur un an 2,68 milliards de francs, a-t-il annoncé mardi. La croissance organique a quant à elle accéléré à 0,9%, après 0,2% il y a un an, selon un communiqué de Sika.
Alors que les recettes se sont contractées de 0,5% dans la région Europe, Moyen-Orient et Afrique, elles ont accéléré de 3,5% aux Amériques et de 1% en Asie-Pacifique.
Les ventes du groupe et la croissance organique ont légèrement manqué les prévisions des analystes consultés par l’agence AWP.
Modèle décentralisé
Sika s’est déclaré relativement serein face à la guerre commerciale initiée par Washington, avec des menaces de droits de douane tous azimuts pour ses partenaires commerciaux. Le groupe dispose en effet d’un réseau mondial de 400 usines dans 102 pays et peut donc assurer une production locale, ne risquant pas d’être touché directement par des barrières commerciales.
«Grâce à ce modèle décentralisé, nous produisons quasiment 100% de nos produits pour le marché américain localement», a détaillé le directeur général Thomas Hasler. Cette production locale est également appliquée en Europe et en Asie, a-t-il insisté.
En 2025, Sika ambitionne toujours d’augmenter son chiffre d’affaires de 3% à 6% hors effets des devises, alors que le résultat brut d’exploitation (Ebitda) doit progresser plus que la moyenne. La marge afférente est attendue entre 19,5% et 19,8%.
Sika a par ailleurs confirmé ses objectifs à moyen terme de sa «Stratégie 2028», dans le cadre de laquelle la marge Ebitda doit évoluer entre 20% et 23%.
Hausse du titre
Les investisseurs, non sans avoir hésité, ont finalement salué la performance. A la Bourse suisse, la nominative Sika a terminé en hausse de 0,43% à 198,55 francs, le SMI clôturant pour sa part sur un bond de 0,96%.
Les analystes ont dans l’ensemble évoqué des chiffres relativement conformes aux attentes, ceux de Jefferies notant, à l’image de leurs collègues d’UBS, que la période sous revue a été marquée du sceau d’une forte volatilité conjoncturelle. Les seconds observent en outre que Sika devra encore produire un petit effort ces prochains trimestres en vue d’atteindre les objectifs fixés pour l’ensemble de l’année.
La banque Vontobel juge les objectifs annuels réalisables, pour autant que la guerre commerciale n’entraîne pas de dommages supplémentaires. La ZKB estime pour sa part que les répercussions directes sur Sika en rapport avec les droits de douane devraient rester plutôt marginales.