Le spécialiste de l’inspection et de la certification SGS a amélioré sa performance l’an dernier, inscrivant même des ventes record. Le groupe, qui maintient ses objectifs à court et moyen terme, poursuit à un rythme soutenu son plan de croissance basé sur les réductions de coûts et les acquisitions.
Le chiffre d’affaires est ressorti à 6,79 milliards de francs, soit une progression de 2,6% en glissement annuel, annonce la multinationale mardi dans un communiqué. La croissance organique s’est inscrite à 7,5%, contre 8,1% un an plus tôt, surcompensant des effets de change défavorables. Les flux de trésorerie libres ont quant à eux bondi de 23,8% à 748 millions. La dette a été réduite de 169 millions à 2,7 milliards.
En ce qui concerne la rentabilité, le bénéfice opérationnel ajusté s’est établi à 1,04 milliard, en hausse de 7,1% et la marge correspondante à 15,3%. Le bénéfice net attribuable aux actionnaires a quant à lui atteint 581 millions, amélioré de 5,1%.
Ces résultats ressortent peu ou prou conformes aux attentes du consensus. Les analystes sondés par l’agence AWP anticipaient un chiffre d’affaires de 6,81 milliards de francs, une croissance organique en repli à 7,6%. L’Ebit ajusté était quant à lui attendu à 1,02 milliard, la marge afférente à 15% et le bénéfice net à 581 millions.
Succès de la stratégie
Cette accélération de la croissance témoigne du succès de la stratégie mise en oeuvre par la nouvelle directrice générale (CEO), Géraldine Picaud, notent les observateurs. Notamment la relance de l’activité de fusions et acquisitions, identifiée comme l’un des leviers majeurs par la CEO aux commandes du groupe depuis mars dernier. Pas moins de onze acquisitions ont été réalisées l’an dernier et trois sont prévues pour l’exercice en cours, représentant des recettes combinées de 83 millions.
«Nous allons poursuivre selon le même rythme cette année, avec au moins une acquisition par mois», précise Géraldine Picaud dans un entretien accordé à AWP. Revenant sur la fusion ratée avec son concurrent français Bureau Veritas, «c’était une belle opportunité qui aurait eu beaucoup de sens», glisse-t-elle, sans fournir davantage de détails «en raison des accords de confidentialité» entourant les négociations. Ce mariage aurait donné naissance au numéro un incontesté de la branche avec un chiffre d’affaires cumulé en 2023 de plus de 12 milliards de francs.
Evoluant dans une industrie très fragmentée, le groupe se concentre désormais sur de plus petites transactions, en particulier en Amérique du Nord et en Europe. Cette approche «onshore» permet par ailleurs au groupe d’afficher une certaine sérénité face aux tensions commerciales sino-américaines. «Nous sommes peu exposés, car nos activités en Chine sont principalement destinées au marché domestique. La petite partie dédiée à l’export est destinée à l’Europe».
Plus d’économies que prévu
SGS se félicite par ailleurs du succès de son programme d’économies qui permettra de diminuer les dépenses de quelque 150 millions, au lieu des 100 millions initialement. Ces 50 millions supplémentaires sont notamment liés au transfert du siège de Genève vers Zoug, dont les médias se sont fait l’écho la semaine dernière, avant que l’information ne soit officialisée par le conseil d’Etat genevois.
«Le bâtiment actuel n’est utilisé qu’à 30% de sa capacité», justifie Mme Picaud, assurant qu’»aucun poste ne sera supprimé en Suisse» en lien avec ce transfert. La multinationale compte quelque 150 collaborateurs à son siège du numéro 1 de la Place des Alpes. «Avec le développement de la société, nous sommes plutôt dans une dynamique d’embauche». La CEO ne donne en revanche aucune indication quant à d’éventuelles économies fiscales, «il s’agit de réductions de coûts», balaie-t-elle. Ce déménagement reste conditionné à l’approbation des actionnaires lors de l’assemblée générale le 26 mars.
Au chapitre très attendu des perspectives, la direction se dit confiante, «2025 sera encore une fois une bonne année», souligne Mme Picaud. Le groupe au 99’500 collaborateurs dans 115 pays table pour l’exercice amorcé sur une croissance organique entre 5 et 7% et une amélioration d’au moins 30 points de base (pb) sur la marge opérationnelle ajustée. A horizon 2027, la croissance organique devrait aussi être comprise entre 5 et 7% et la marge opérationnelle ajustée devrait s’étoffer d’au moins 150 pb comparé à 2023.
Les investisseurs ont été séduits, le titre SGS ayant caracolé loin en tête de l’indice sur l’ensemble de la séance, pour terminer sur un bond de 6,69% à 97,26 francs. L’indice SLI a lui clôturé sur un gain de 0,54%.
«La stratégie de Géraldine Picaud porte ses fruits», souligne Michael Foeth de Vontobel. «Même si une certaine prudence reste de mise pour 2025, les perspectives présentées ce jour sont solides», note son confrère de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) Daniel Bürki.