Novartis se montre prudent pour 2024 après une année mouvementée

AWP

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Sur l’ensemble de l’exercice écoulé, les recettes ont progressé de 8% à 45,44 milliards de dollars. Pour le dernier trimestre, elles montent également de 8% à 11,42 milliards, décevant les attentes. L’action lâche 3,5%.

Novartis, fraîchement recentré sur les seuls médicaments originaux, a confirmé sur l’exercice écoulé la vivacité de ses activités poursuivies. Désormais délesté de la filiale génériques et biosimilaires Sandoz, le laboratoire rhénan prévient toutefois d’un net ralentissement de sa croissance dès l’exercice entamé. La perte de protection des brevets sur plusieurs moteurs de vente notamment risque d’enrayer la mécanique.

Sur le seul dernier trimestre, le chiffre d’affaires a enflé de 8,0% à périmètre constant à 11,42 milliards de dollars (9,86 milliards de francs). La rentabilité par contre a pâti d’investissements dans la recherche et d’une inflation des frais généraux. L’excédent afférent (Ebit) ajusté a conséquemment grappillé 4,8% à 3,82 milliards et le bénéfice net ajusté de 5,5% à 3,13 milliards, détaille la multinationale dans son rapport d’activités mercredi.

La performance déçoit les attentes des analystes consultés par l’agence AWP. Le consensus s’articulait à 11,65 milliards pour le chiffre d’affaires, 35,4% pour la marge Ebit de base et 3,34 milliards pour le bénéfice ajusté.

Ultime contribution de Sandoz

Le bénéfice net des activités poursuivies a été multiplié par deux à 2,64 milliards, dopé par des effets fiscaux uniques. A ces gains s’ajoutent encore un apport comptable 5,9 milliards lié à l’autonomisation de Sandoz, portant le bénéfice net total à 8,48 milliards. Sur l’ensemble de l’exercice écoulé, les recettes ont progressé de 8% à 45,44 milliards et le bénéfice net a explosé, passant de près de 7 milliards à 14,85 milliards.

Les actionnaires se verront proposer un dividende de 3,30 francs au titre de l’exercice écoulé, contre 3,20 francs pour 2022.

Hors effets de changes, la direction laisse entrevoir sur l’année en cours un ralentissement de sa croissance organique autour de 5% et une augmentation de l’Ebit de base de près de 10%. L’hypothèse repose sur une absence de lancement pour un générique du moteur de ventes Entresto aux Etats-Unis.

«Le brevet de certains de nos produits, à l’image du Promacta, parviendra à échéance en 2024. Le phénomène va quelque peu ralentir notre dynamique de croissance,» a expliqué en entretien avec AWP le directeur général Vasant Narasimhan. Le patron estime toutefois que le laboratoire dispose de nouveaux relais de croissance et rappelle avoir enregistré au cours des dernières années pas moins de dix succès en études cliniques de phase III.

Le groupe reconduit en outre ses ambitions de croissance à moyen terme autour de 5% et de marge opérationnelle ajustée d’environ 40%, allongeant à 2028 la portée d’une feuille de route jusqu’ici limitée à 2027.

Observateurs dubitatifs

Chiffres et perspectives ont peiné à séduire les analystes. La feuille de route pour 2024 s’avère un peu moins confiante que prévu et la rentabilité opérationnelle visée déçoit franchement, tacle ainsi Laurent Flamme. L’analyste de la Banque cantonale de Zurich (ZKB) note au passage que l’excédent d’exploitation de base a déjà manqué les attentes sur le dernier partiel de l’exercice écoulé.

Plus magnanime, Stefan Schneider considère que le laboratoire a tout de même livré une performance robuste sur le quatrième trimestre et applaudit la prolongation à 2028 des ambitions d’augmentation des recettes et des excédents affichées jusqu’ici pour 2027.

La nominative Novartis a fini la séance en forte baisse de 3,5% à 89,40 francs, pesant sur le SMI lui-même en baisse de 0,96%.

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