Novartis: Alcon affine encore son focus sur les soins oculaires

AWP

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La filiale du groupe pharma acquiert Powervision, fabricant de lentilles intraoculaires innovantes. La bourse ne voit pas cette opération d’un très bon œil.

L’actuelle filiale ophtalmique de Novartis, Alcon, s’offre le producteur américain de dispositifs médicaux Powervision, moyennant un versement initial de 285 millions de dollars (à peine plus en francs). Le prix final de la transaction comprendra encore des paiements d’étapes en fonction du franchissement de jalons réglementaires et commerciaux à compter de 2023.

Jusqu’ici en mains privées, Powervision se concentre sur le développement de lentilles intraoculaires à base de fluides, pour l’heure au stade expérimental.

«En traitant la cataracte et restaurant un champ de vision naturel et continu, cette lentille intraoculaire pourrait devenir le dispositif chirurgical préféré pour les patients souhaitant s’affranchir de la dépendance des lunettes», souligne le responsable des affaires mondiales et de l’innovation d’Alcon. Michael Onuscheck, cité dans le communiqué.

Sans avancer de calendrier précis, le patron et co-fondateur de Powervision, Barry Cheskin, se réjouit de pouvoir compter sur l’expérience d’Alcon dans les lancements commerciaux pour fournir «dans les prochaines années» son dispositif aux prestataires de soins oculaires et aux clients.

Les premiers jalons commerciaux fixés à l’horizon 2023 laissent penser que Powervision anticipe une homologation de son produit d’ici 2021 ou 2022, calcule la Banque cantonale de Zurich. L’établissement cantonal souligne que cette acquisition vient étoffer encore la valorisation d’Alcon à l’orée de son processus de son autonomisation du groupe Novartis.

Fondations assainies, cap sur la croissance

Alcon avait déjà acquis en fin d’année dernière un autre producteur américain de dispositifs médicaux, avalant le californien Tear Film Innovations pour un montant non dévoilé. L’opération a permis d’intégrer l’outil de traitement de la sécheresse oculaire Ilux, récemment homologué par l’Agence sanitaire américaine (FDA).

Alcon maintient dans l’immédiat ses perspectives financières présentées en fin d’année dernière. Revendiquant un chiffre d’affaires de 6,8 milliards de dollars en 2017 - dernière année complète de comptabilité disponible - Alcon entend générer un taux de croissance annualisé autour de 5%, assorti à l’horizon 2023 d’une marge d’exploitation de base de 20 à 30%. Les futurs actionnaires devraient pouvoir compter sur un premier dividende au terme de l’exercice 2020.

Novartis prévoit de concrétiser son projet de double introduction en Bourse pour Alcon à Zurich et à New York dans le courant du premier semestre 2019, après avoir obtenu fin février le feu vert de ses actionnaires pour ce faire.

L’annonce en milieu d’année dernière du projet d’autonomisation d’Alcon, largement anticipée, avait mis fin à des années de supputations quant à l’avenir d’une filiale longtemps considérée comme le talon d’Achille du conglomérat pharmaceutique rhénan.

L’examen des différentes options avait été initié par Joseph Jimenez, début 2016. Novartis avait alors réorienté sa filiale vers les dispositifs chirurgicaux et les soins oculaires, en rapatriant au sein de son propre portefeuille les médicaments ophtalmologiques. La période d’assainissement des fondations a officiellement pris fin en 2017 et le groupe prévoit d’exercer jusqu’à fin 2020 l’accent sur la croissance.

A la Bourse, l’action Novartis a fini en repli de 0,5% à 93,28 francs, dans un SMI en hausse de 0,15%.

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