«Le ministère des Finances est prêt à examiner et à régler bilatéralement toutes les réclamations concernant l’intégralité de l’exécution des obligations de dette au titre des euro-obligations Russie-2022», a-t-il indiqué.
La Russie, qui a remboursé en retard des paiements d’intérêts sur sa dette en raison des sanctions s’accumulant à son encontre, a annoncé jeudi être prête à s’arranger directement avec les créanciers mécontents.
«Le ministère des Finances de la Russie informe qu’il est prêt à examiner et, s’il y a des motifs nécessaires, à régler bilatéralement toutes les réclamations concernant l’intégralité de l’exécution des obligations de dette au titre des euro-obligations Russie-2022», a indiqué le ministère dans un communiqué.
Il a publié deux adresses mails auxquelles envoyer ces réclamations, assurant que «toutes les demandes seront examinées».
Selon le ministère, «un certain nombre de détenteurs d’obligations externes de la Russie» lui réclament «le paiement d’intérêts supplémentaires pour la période allant de la date prévue de remboursement de ces obligations (4 avril 2022) jusqu’à la date de transfert effectif des fonds aux propriétaires».
Certains créanciers «considèrent le retard de ce paiement, dû uniquement aux actions illégales d’intermédiaires financiers étrangers, comme une conséquence de l’utilisation intentionnelle par l’émetteur des fonds empruntés au-delà de la période établie».
Dans un communiqué séparé, le ministère a également indiqué que la branche londonienne Citibank ne jouait désormais plus aucun rôle dans le paiement d’obligations russes, le flambeau ayant été repris par National Settlement Depository (NSD), un organisme russe centralisé chargé du dépôt des titres financiers échangés dans le pays.
Fin mai, la Russie a annoncé qu’elle rembourserait sa dette extérieure en roubles, ne pouvant plus le faire en dollars du fait des sanctions, malgré son importante liquidité financière.
La Russie a réussi à éviter jusqu’à présent le défaut de paiement, mais Moscou a de plus en plus de difficultés à honorer ses dettes à mesure que les sanctions occidentales se durcissent.
Depuis que les trois grandes agences de notation financières internationales ne notent plus la Russie, il revient à une organisation réunissant de grandes banques internationales (Credit Derivatives Determinations Committees) d’évaluer si oui ou non la Russie rate des paiements à ses créanciers.
Mercredi, pour la première fois, cette commission de créanciers a affirmé que le pays n’avait pas honoré le paiement d’intérêts sur sa dette à hauteur de 1,9 million de dollars dû le 4 avril.