Les perspectives à court terme pour l’économie suisse se détériorent significativement. Les perturbations de la politique commerciale américaine se reflètent dans les prévisions des analystes interrogés dans le cadre de la publication de l’indice UBS-CFA.
L’indice UBS-CFA a chuté de 40,9 points à -51,6 points en avril, indique mercredi le numéro un bancaire suisse dans un communiqué. C’est la première fois depuis novembre 2022 que l’indicateur enregistre une baisse aussi importante.
La nouvelle politique commerciale des Etats-Unis a alimenté les craintes des analystes interrogés dans le cadre du rapport mensuel publié par UBS. Selon l’enquête, les nouveaux droits de douane américains sont susceptibles d’entraîner une hausse de l’inflation.
Concernant les prévisions de croissance pour la Suisse en 2025 et 2026, les analystes se montrent prudents. En avril, seulement 20% d’entre eux s’attendent à une croissance supérieure à 1,5% pour cette année. Ils sont 34% à tabler sur une croissance supérieure à 1,5% l’année prochaine. Les anticipations d’inflation ont également reculé et se situent à la limite inférieure en avril, mais restent dans la fourchette cible de 0 à 2% fixée par la Banque nationale suisse (BNS).
Le vent a également tourné dans la zone euro: près de 60% des analystes s’attendent à un ralentissement de l’économie au cours des six prochains mois. Les perspectives sont encore plus claires pour les États-Unis: une écrasante majorité des analystes, soit neuf sur dix, s’attendent à un ralentissement de l’économie.
Les prévisions du taux Saron sur 12 mois reflètent de faibles attentes d’inflation: 44% des analystes s’attendent à ce que la BNS réduise ses taux d’intérêt à 0%, tandis que près d’un quart s’attendent même à des taux d’intérêt négatifs au cours des douze prochains mois. Seuls 15% sont favorables à des taux d’intérêt directeurs stables ou à une hausse des taux d’intérêt sur la même période.
Le franc pas significativement surévalué
Lors de l’enquête d’UBS, les analystes se sont également prononcés sur la récente appréciation du franc. Parmi eux, seuls 8% et 14% ont déclaré que le franc était significativement surévalué respectivement par rapport à l’euro et au dollar américain. Pour 42% des analystes, le franc est modérément surévalué face à l’euro, tandis que 39% partagent ce point de vue face au dollar américain.
Pour 49% des analystes, le franc est correctement valorisé voire sous-évalué face à l’euro, et 48% partagent cet avis face au dollar américain.
Environ 30% des participants à l’enquête ne voient en outre aucune nécessité d’action de la BNS en réponse à la récente appréciation du franc suisse. Un bon quart des analystes considèrent qu’une réduction des taux d’intérêt à 0% est appropriée, tandis que des taux d’intérêt négatifs sans interventions sur le marché des changes ne sont soutenus que par 8% des experts interrogés. Dans ce contexte, 40% des analystes sont favorables à des interventions de la BNS sur le marché des changes.