Le Conseil d’Etat genevois a dévoilé mercredi ses ambitions ferroviaires pour le canton. L’idée maîtresse de sa vision est une liaison souterraine entre le pied du Jura et le pied du Salève, qui passerait à travers le coeur de l’agglomération.
L’inauguration de ce nouveau tracé, un Léman Express numéro 2, comme le nomme le conseiller d’Etat Pierre Maudet, pourrait se faire en 2045. Le coût du projet est estimé à 4 milliards de francs. Pour le financement, le Conseil d’Etat veut éviter de passer par le fonds d’infrastructure ferroviaire (FIF) de la Confédération, déjà engorgé.
Afin de ne pas devoir attendre 2050, voire 2070, avant que Berne prenne en compte ce projet d’infrastructure, le canton se dit prêt à financer la moitié des travaux. Le gouvernement genevois veut aller plus vite que ce qu’autorise le processus actuel en mettant sur pied un partenariat d’un genre nouveau avec la Confédération.
Il s’agit d’un pari, a commenté M. Maudet. Le conseiller d’Etat a cependant dit avoir bon espoir que Berne se montrera réceptive aux arguments du canton. «Genève prend son destin en main». Le projet correspond en effet à un réel besoin. La région a une économie dynamique qui implique de nombreux flux professionnels.
Pour le Conseil d’Etat genevois, cette stratégie ferroviaire constitue un investissement dans la prospérité et dans la qualité de vie des habitants de la région. La ligne d’une vingtaine de kilomètres permettrait de desservir 50% de la population du canton par une gare à moins de 750 mètres.
Dans un communiqué diffusé mercredi, l’Association transports et environnement (ATE) s’est déclarée satisfaite de la vision présentée par le gouvernement genevois. Elle constitue «le début d’une réponse rapide et pertinente face à l’urgence climatique et au nécessaire report modal que celle-ci implique».