Le Fonds monétaire international a relevé mercredi sa prévision de croissance du produit intérieur brut (PIB) de la Chine pour 2024 à 5%, saluant les mesures récentes prises par Pékin pour stimuler son économie à la peine.
«La croissance économique de la Chine devrait rester solide à 5% en 2024 et ralentir à 4,5% en 2025», a déclaré le FMI dans un communiqué.
Cette décision est «motivée par des données solides sur le PIB au premier trimestre et des mesures politiques récentes», a-t-il ajouté.
Le FMI prévoyait précédemment une croissance de 4,6% cette année, ce qui est inférieur à l’objectif d’environ 5% fixé par les autorités chinoises en mars.
La croissance économique de la Chine a été mise à mal ces dernières années par une crise persistante de l’endettement sur le marché immobilier, qui représente environ un quart du PIB.
La baisse des dépenses des consommateurs et la déflation persistante pèsent également sur la croissance.
Le FMI a salué jeudi les mesures prises par la Chine ces dernières semaines pour stimuler le marché de l’immobilier.
«La correction en cours du marché du logement, nécessaire pour orienter le secteur vers une voie plus durable, devrait se poursuivre», a déclaré le FMI.
Toutefois «un ensemble de mesures plus complet faciliterait une transition efficace et moins coûteuse tout en protégeant contre les risques de détérioration» du marché, relève le FMI.
Ralentissement à moyen terme
A moyen terme, «la croissance devrait ralentir à 3,3% en raison du vieillissement de la population et du ralentissement des gains de productivité», a détaillé Gita Gopinath, directrice générale adjointe du FMI au cours d’une conférence de presse à Pékin.
La numéro deux du FMI a également souligné «les défis budgétaires importants, en particulier pour les gouvernements locaux» auxquels fait face le pays, ajoutant «qu’une consolidation budgétaire soutenue à moyen terme est nécessaire».
Pékin a réduit en mai l’apport minimum nécessaire pour les acheteurs d’un premier logement et a suggéré que le gouvernement pourra acheter des biens immobiliers non vendus, l’une des mesures les plus ambitieuses prises par Pékin pour sortir le marché immobilier d’une grave crise de l’endettement qui a poussé nombre de promoteurs à la faillite.
Plusieurs villes, dont Shanghai, ont également levé les restrictions sur l’achat de biens immobiliers.
Le FMI a estimé mercredi que la Chine avait besoin de «réformes structurelles pour lutter contre les vents contraires et s’attaquer aux déséquilibres sous-jacents».
«Les premières priorités sont le rééquilibrage de l’économie vers la consommation en renforçant le filet de sécurité sociale et en libéralisant le secteur des services pour lui permettre de stimuler le potentiel de croissance et de créer des emplois», a souligné le Fonds.