Le FMI met en garde contre l’endettement des entreprises

AWP

1 minute de lecture

«Les risques de l’allocation des crédits à l’échelle mondiale ont rebondi depuis la crise financière», prévient le Fonds dirigé par Christine Lagarde.

L’argent facilement alloué après la crise financière de 2008 a conduit à un endettement des entreprises qui pourrait mettre en péril la croissance, estime mardi le Fonds monétaire international (FMI).

«Les risques de l’allocation des crédits à l’échelle mondiale ont rebondi depuis la crise financière pour revenir à leur moyenne historique à la fin de l’année 2016», indique le FMI dans un rapport publié dans la perspective de sa réunion de printemps qui se tient la semaine prochaine à Washington.

Les Banques centrales à travers le monde avaient réduit les taux d’intérêt et conduit de vastes programmes pour soutenir l’économie en réponse à la crise financière de 2008.

Une allocation de crédits à des entreprises jugées à risque est source de vulnérabilité qui peut menacer la stabilité financière, souligne le FMI, exhortant législateurs et autorités de surveillance à prêter une attention plus grande à cette évolution.

L’institution rappelle qu’à la fois le volume et l’allocation de crédits sont importants pour garantir la stabilité financière. Or, les périodes de taux d’intérêts bas et de conditions financières facilitées ont pu conduire à des critères moins stricts en matière de prêts d’argent et pousser les investisseurs à aller au-delà des normes de prise de risque habituelles.

«Une période de croissance forte de crédits est davantage susceptible d’être suivie par une sévère récession ou par des tensions dans le secteur financier à moyen terme si elle s’accompagne par un accroissement des risques dans l’allocation des crédits», commente le Fonds.

Le FMI relève des inquiétudes accrues que des crédits aux entreprises financières aient pu être allouées à des sociétés risquées, en particulier dans les pays développés.

«Bien qu’une plus grande prise de risques (...) puisse faire partie d’une saine reprise économique, cela peut nourrir des vulnérabilités qui pourraient menacer la croissance future», estime en outre le FMI.

Pour contrer ces risques, le FMI suggère notamment une autorité de surveillance plus indépendante qui exercerait un meilleur contrôle des prêts accordés pendant les périodes favorables lorsque les risques apparaissent «contenus».

«Plusieurs mesures macro-prudentielles, tel que le renforcement des exigences réglementaires en matière de fonds propres, pourraient réduire la capacité ou la volonté des banques de prêter à des entreprises vulnérables», ajoute enfin l’institution de Washington.