Le dollar s’est envolé mercredi, poussé par la posture désormais plus prudente de la banque centrale américaine (Fed) concernant son cycle de baisse des taux.
Vers 21H30 GMT, le billet vert bondissait de 1,20% par rapport à la monnaie unique européenne, à 1,0367 dollar pour un euro.
Le Dollar index, qui compare la devise américaine à un panier d’autres grandes monnaies, a atteint son plus haut niveau depuis plus de deux ans, progressant de 1,08% à 108.12 points.
«La Fed a surpris le marché avec des signaux plus forts concernant le fait qu’elle mettra en pause ses hausses de taux», a commenté auprès de l’AFP Adam Button, de ForexLive.
«Son message principal est qu’elle n’est pas satisfaite des progrès réalisés en matière d’inflation», a-t-il ajouté.
La Fed a annoncé mercredi avoir baissé pour la troisième fois consécutive ses principaux taux, de 25 points de base, les ramenant dans une fourchette comprise entre 4,25% et 4,50%, en ligne avec les attentes des marchés.
Mais elle prévoit désormais d’aller plus lentement, n’envisageant que deux baisses de taux pour 2025, de 25 points de base chacune.
L’institution «se rapproche fortement» de la fin de son cycle de baisse, a assuré le président de la Fed, Jerome Powell, assurant que le Comité de politique monétaire de l’institution (FOMC), se montrera «plus prudent, concernant d’éventuelles futures baisses de taux».
«L’inflation a significativement ralenti ces deux dernières années mais elle reste relativement élevée par rapport à notre objectif de long terme de 2%», a-t-il reconnu.
«Par le passé, la Fed balayait l’inflation du revers de la main, (...) s’inquiétait davantage de l’emploi», a rappelé M. Button. «Aujourd’hui, l’équilibre semble s’être rétabli en faveur de l’inflation.»
La Fed dispose d’un double mandat, l’obligeant à assurer à la fois la stabilité des prix, avec un objectif d’inflation à long terme de 2%, et à garantir un marché de l’emploi aussi proche du plein emploi que possible.
Cette nouvelle posture «donne également à la banque centrale américaine plus de flexibilité pour réagir en cas de conséquences politiques imprévues», a ajouté l’analyste.
La politique économique mise en place par le président élu Donald Trump, qui retournera à la Maison Blanche à partir du 20 janvier, pourrait influencer la position de la Fed.
La perspective de politiques inflationnistes durant le second mandat du candidat républicain - droits de douane, réductions d’impôts et augmentation du déficit budgétaire - a déjà participé à l’explosion du dollar.