BCE: les taux pourraient encore baisser, selon Philip Lane

AWP

1 minute de lecture

«Il existe un niveau de taux si bas qu’il n’a plus d’effet stimulant pour la création de crédit et donc l’économie. Mais «nous n’en sommes pas à ce stade», estime le chef économiste.

Les taux d’intérêt en zone euro pourraient encore baisser sans que cela soit néfaste pour l’économie, a estimé mardi un haut dirigeant de la BCE, malgré les appels répétés notamment en Allemagne à en finir avec les taux bas.

Il existe un niveau de taux si bas qu’il n’a plus d’effet stimulant pour la création de crédit et donc l’économie, a expliqué le chef économiste de la Banque centrale européenne, Philip Lane, lors d’un discours à Berlin. Mais «nous ne sommes manifestement pas à ce stade dans la zone euro», a-t-il ajouté, laissant ainsi entendre qu’il reste de la marge pour baisser encore les taux.

Il n’y a aucune raison selon lui à renoncer à la politique monétaire très souple menée depuis des années qui «stimule le niveau de l’activité économique, en générant des volumes de prêts plus élevés et des taux de défaut (d’emprunt) plus faibles, tous deux soutenant la rentabilité des banques».

La BCE a néanmoins décidé en septembre d’exonérer d’une taxation au taux négatif de -0,50% une partie plus importantes des liquidités que les banques confient à son guichet faute de les prêter dans l’économie.

L’Allemande Isabel Schnabel, entrée en début d’année au directoire de la BCE, a elle estimé mardi que «dans la situation actuelle, une sortie de (la politique monétaire actuelle) ne semble pas appropriée», compte tenu notamment de la faible évolution économique en Allemagne ainsi que dans d’autres parties de la zone euro.

L’appel répété pour relever les taux d’intérêt, surtout en Allemagne où la BCE se voit reprocher de spolier les épargnants, «devrait plutôt s’adresser aux gouvernements et aux législateurs», a-t-elle dit.

La présidente de la BCE, Christine Lagarde, avait souligné mardi devant le Parlement européen à Strasbourg que l’institut monétaire ne devait pas «être le seul joueur» pour soutenir l’activité, d’autres pans de la politique, budgétaire ou du côté des réformes, devant aussi jouer leur rôle.

Les risques pesant sur la reprise économique dans la zone euro ont eux augmenté ces dernières semaines, tels que d’éventuelles mesures protectionnistes infligées par l’administration américaine. Cela pourrait pousser la BCE à devoir agir sur les taux en cas de ralentissement avéré de l’activité.

Début février, Christine Lagarde, avait également attiré l’attention sur les risques économiques mondiaux causés par l’épidémie du nouveau coronavirus.

A lire aussi...