Adecco a vu ses recettes et son bénéfice reculer entre avril et fin juin. Le spécialiste du recrutement et travail temporaire a tout de même économisé plus qu’escompté.
Le chiffre d’affaires a fondu de 3%, pour s’établir à 5,84 milliards d’euros (5,44 milliards de francs). En termes organiques, la décroissance s’est établie à 2%, selon le communiqué paru mardi. Sur le premier semestre, les revenus ont atteint 11,56 milliards (-3%).
«Les revenus ont diminué sur une base organique reflétant des conditions de marché difficiles, même si les prix sont restés fermes», a souligné le directeur général Denis Machuel cité dans le document. Il a mis notamment en avant les économies de coûts «supérieures aux objectifs», soit 162 millions contre 150 millions visés.
«Il y a toujours des possibilités de comprimer la base de coûts, mais pas avec la même ampleur», a souligné le chef des finances Coram Williams. L’accent est mis sur la flexibilité des capacités de distribution «marché par marché, branche par branche. Là où nous voyons de la croissance, nous investissons, pour gagner des parts de marché. Là où nous voyons des marchés sous pression, nous diminuons les coûts de nos capacités de distribution», a ajouté M. Williams.
Au deuxième trimestre, les effets de change ont pesé à hauteur d’environ 200 points de base, quand les jours travaillés ont eu un impact positif d’approximativement 100 points de base.
La France à la peine
Par unité, les recettes d’Adecco ont reculé de manière organique de 2% quand celles d’Akkodis, spécialisée dans le conseil en ingénierie, informatique, recherche et développement, de 4%. Celles de LHH, qui offre des services de mobilité et d’accompagnement professionnel, ont décliné de 5%.
La France reste le premier marché unique du groupe avec 1,17 milliard de recettes, en recul de 8% dans un contexte «difficile», notamment dans l’industrie et la logistique. La direction «reste concentrée» sur les ventes et la rationalisation des effectifs dans le pays.
La zone Amériques a décliné de 7% à 630 millions, quand la zone Suisse, Allemagne et Autriche a progressé de 3% à 419 millions. Cette dernière a surpassé le marché, grâce à des secteurs solides comme la logistique, l’informatique et le commerce de détail alors que l’industrie manufacturière est restée modérée.
La région Europe du Sud et de l’Est, Moyen-Orient et Afrique du Nord ainsi que la zone Asie-Pacifique ont aussi connu une croissance.
Les frais généraux, hors effets uniques, se sont amoindris de 5% à 969 millions. Les effectifs en équivalents temps plein ont reculé de 6% à 35’089 personnes.
Le résultat opérationnel (Ebita) ajusté est ressorti à 179 millions d’euros, pour une marge afférente stable à 3,1%.
Le bénéfice net s’est contracté de 6% à 58 millions, reflétant notamment des charges d’intérêts plus lourdes et des impôts plus élevés.
Ces chiffres sont pour la plupart inférieurs aux prévisions des analystes consultés par AWP. La marge Ebita s’avère, elle, conforme aux projections moyennes.
La direction laisse entrevoir pour le troisième trimestre une évolution des revenus comparable à celle du deuxième partiel, assortie d’une embellie sur la marge brute.
Le recul organique du chiffre d’affaires s’avère limité par rapport à la concurrence, relève la Banque cantonale de Zurich (ZKB), qui pointe les creux chez Randstad (-7,5%) et Manpower (-3,0% ajusté des effets de change). L’analyste Gian Marco Werro note que les économies réalisées pourront permettre au groupe de prendre la vague quand la reprise cyclique de la branche débutera.
A la bourse, l’action Adecco a terminé en hausse de 0,30% à 27,90 francs, dans un SPI en baisse de 0,20%.