Un budget américain explosif – Flash boursier de Bonhôte

Pierre-François Donzé, Julien Staehli, Karine Patron, David Zahnd, Bertrand Lemattre et Pascal Maire, Banque Bonhôte & Cie SA

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À quelques jours du 9 juillet, date limite imposée par les Etats-Unis pour conclure de nouveaux accords commerciaux, l’inquiétude monte sur les marchés mondiaux.

L’administration Trump, dans sa volonté de réformer profondément les relations commerciales, menace d’imposer de nouveaux droits de douane punitifs pouvant atteindre jusqu’à 60% selon les pays. Pour l’instant, seuls deux accords ont été finalisés, laissant planer le risque d’un relèvement généralisé des tarifs douaniers à partir du 1er août.

Le niveau moyen des droits de douane américains devrait ainsi passer de 2,5% à environ 15%, un choc susceptible de peser à moyen terme sur la croissance, l’inflation et les marges des entreprises. Pourtant, les marchés actions restent fermes, portés par la résilience des bénéfices attendus, en particulier dans la tech. Les analystes prévoient une hausse d’environ 7% des bénéfices par action en 2025, signal d’un optimisme relatif sur la capacité des grandes entreprises à absorber ce choc.

Sur le plan intérieur, Donald Trump a obtenu une victoire clé avec l’adoption de sa loi budgétaire de 3’400 milliards de dollars. Ce «One Big Beautiful Bill Act», validé de justesse par le Congrès, prévoit des baisses d’impôts, la suppression de la taxation des pourboires et des investissements massifs dans la défense. En contrepartie, de sévères coupes sont prévues dans les programmes sociaux tels que Medicaid et l’aide alimentaire, ainsi que dans les incitations fiscales aux énergies vertes héritées de l’ère Biden.

Le Bureau du budget du Congrès estime que ce plan creusera la dette de plus de 3’000 milliards d’ici 2034. Pourtant, la solidité de l’économie américaine confère à l’administration une certaine marge de manœuvre. Le marché de l’emploi reste robuste: en juin, le taux de chômage est revenu à 4,1%, avec 147’000 créations de postes, principalement dans le secteur public. Cette résilience justifie pour l’instant la prudence de la Fed sur une éventuelle baisse de taux.

Inflation contenue en Europe

En zone euro, les signes d’une reprise progressive apparaissent. Le PMI manufacturier a cessé de chuter, atteignant même 49,5 en juin – son plus haut niveau depuis août 2022. Le PMI des services est, lui aussi, ressorti meilleur qu’attendu à 50,5. L’inflation de la zone au mois de juin s’est affichée à 2% en rythme annualisé, la mesure sous-jacente, sans les éléments volatils, est restée stable à 2,3%, renforçant les attentes d’une pause monétaire de la BCE dès juillet.

En Suisse, l’inflation reste modérée, 0,1% sur un an, mais les loyers continuent de peser sur l’indice des prix, reflet d’une tension permanente du logement.

En Chine, la situation reste fragile malgré le rebond de l’activité manufacturière tel que présenté par l’indice Caixin. La croissance est freinée par la faiblesse des exportations et l’épuisement des soutiens budgétaires, malgré une trêve dans la guerre commerciale.

Dans ce contexte, les indices ont évolué de manière contrastée. Le S&P500 a gagné 2,25%, le Nasdaq 2,15%, alors que le Stoxx Europe 600 et le SMI ont terminé en baisse de 0,46% et 0,07%.

L’essentiel en bref

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