Les marchés conservent leur entrain, guettant le pic de l’épidémie

AWP

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Comme les grandes Bourses asiatiques, les indices européens ont fini nettement dans le vert, tous au-dessus de 2%.

Voulant croire que le pic de l’épidémie est en passe d’être franchi en Europe, les marchés ont gardé leur entrain mardi, tandis que de nouvelles mesures de relance continuaient d’être annoncées.

Comme les grandes Bourses asiatiques, les indices européens ont fini nettement dans le vert, tous au-dessus de 2%: Paris +2,12%, Francfort +2,79%, Londres +2,19%, Milan +2,19% et Madrid +2,30%. A Zurich, le SMI a gagné 0,55%.

L’optimisme restait également de mise de l’autre côté de l’Atlantique, où Wall Street, après un bond de plus de 7% lundi, confirmait sa tendance positive.

«Les investisseurs regardent les événements par le prisme des plans de relance et la perspective d’être probablement plus proches de la fin de l’épidémie qu’au début», souligne Michael Hewson, analyste chez CMC Markets.

«Le temps dira s’ils ont raison mais le trajet va probablement être cahoteux», ajoute-t-il.

Dans ce contexte de reprise du goût du risque, les rendements obligataires européens se sont tendus à la marge, en particulier le taux d’emprunt à dix ans de l’Allemagne, qui fait référence.

Si les marchés ont repris espoir dès lundi, après la baisse au cours du week-end du nombre quotidien de décès en Italie et en Espagne, la décrue paraissait loin d’être confirmée mardi.

Le bilan quotidien est reparti à la hausse en Espagne mardi et la même tendance avait été observée en Italie la veille ainsi qu’en France.

L’inquiétude était également vive au Royaume-Uni qui a enregistré 786 décès supplémentaires de personnes atteintes du coronavirus en 24 heures, un nouveau record, portant à plus de 6.000 le nombre de morts dans le pays.

Malgré cela, les investisseurs semblaient déjà anticiper une sortie progressive du confinement, qui touche à ce jour plus de la moitié de l’humanité.

«Il est trop tôt pour déclarer un tournant dans la pandémie et les investisseurs devraient continuer à s’attendre à une volatilité élevée», prévient toutefois UBS dans une note.

Ces prochains jours, les investisseurs vont continuer d’examiner les diverses données sur la propagation du virus et «vont devoir vérifier si les mesures de stimulus annoncées par les gouvernements du monde entier ces dernières semaines atteignent leur objectif, aidant à éviter une forte hausse du chômage et des faillites», poursuit UBS.

«Les marchés sous-estiment probablement encore la durée des mesures de confinement, et en particulier le temps qu’il faudra pour revenir à la «normale» par la suite», souligne aussi Esty Dwek, responsable des stratégies de marché de Natixis IM Solutions.

Vers un déconfinement progressif?

La Commission européenne va présenter mercredi des «orientations» pour assurer une sortie coordonnée de la période de confinement alors que deux Etats membres de l’Union européenne (UE), l’Autriche et le Danemark, ont déjà présenté des plans de sortie.

Pour tenter d’alléger la facture de la crise sur le plan économique, les annonces de soutien de la part des États et des banques centrales se poursuivaient.

La Banque centrale européenne (BCE) a annoncé mardi un ensemble de mesures pour faciliter l’octroi de garanties par les banques se refinançant à ses guichets, de manière à atténuer le resserrement du crédit dans la zone euro.

L’UE a annoncé qu’elle allait garantir plus de 15 milliards d’euros pour aider les pays les plus vulnérables à lutter contre le Covid-19.

Les informations selon lesquelles «l’administration américaine se préparait à un autre plan de relance de 1.500 milliards de dollars, qui devrait être lancé en mai», a aussi largement contribué à la vigueur des marchés en ce début de semaine, note M. Hewson.

Les prix du pétrole étaient stables mardi après une séance européenne passée dans le vert, aidés par l’optimisme des investisseurs sur un possible accord de réduction de la production mondiale d’or noir entre les principaux pays producteurs jeudi.

Vers 16H00 GMT (18H00 à Paris), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 32,95 dollars à Londres, en légère baisse de 0,30% par rapport à la clôture de lundi.

A New York, le baril américain de WTI pour mai gagnait 0,77%, à 26,28 dollars.

Sur le marché des changes, l’euro remontait face au dollar, après six jours de baisse, tandis que la livre sterling ne pâtissait pas de l’aggravation de l’état de santé du Premier ministre britannique.

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