Le Russell 2000 dépasse une résistance clé à 2110 points

Le Russell 2000 a enregistré un net rebond la semaine dernière, franchissant vendredi un seuil technique déterminant à 2110 points. Ce niveau, qui avait jusque-là fait office de résistance en mars puis à nouveau en mai, a été dépassé avec conviction, permettant la validation d’une figure en tête et épaules inversées. Cette formation chartiste, souvent interprétée comme un signal de retournement majeur, suggère une amélioration significative du sentiment de marché à l’égard des petites et moyennes capitalisations américaines.

Le Russell 2000, en tant qu’indice barométrique de l'économie domestique américaine, est historiquement plus sensible aux cycles économiques et à l’évolution des taux d’intérêt que les grandes capitalisations du S&P 500. Sa surperformance récente constitue ainsi un signal d’optimisme croissant vis-à-vis des perspectives macroéconomiques américaines. En effet, alors que le S&P 500 et le Nasdaq 100 continuent de progresser principalement sous l’impulsion des géants technologiques, la reprise du Russell 2000, composé de beaucoup de banques régionales américaines, indique un élargissement salutaire de la participation haussière au sein du marché américain. 

Graphique journalier du cours du Russell 2000 - niveaux clés

Un autre signal technique rare historiquement porteur pour le Russell 2000

Une autre donnée technique renforce également ce scénario haussier. Plus de 75% des entreprises composant l’indice évoluent désormais au-dessus de leur moyenne mobile à 50 jours, une proportion qui était inférieure à 5% début avril. Historiquement, un tel changement a systématiquement précédé des phases d’appréciation significative de l’indice. Selon les données disponibles depuis 1980, lorsque cette proportion dépasse les 75%, le Russell 2000 affiche un rendement moyen annualisé d’environ 30% et des gains systématiques dans les 2,3 et 12 mois suivants.

À court terme, les tensions géopolitiques et commerciales, notamment entre les États-Unis et la Chine, pourraient évidemment générer de la volatilité. Toutefois, sauf escalade brutale, les fondamentaux techniques et la dynamique de marché actuelle suggèrent que le chemin de moindre résistance reste orienté à la hausse.

À moyen et long terme, l’attention se portera sur les données macroéconomiques, en particulier sur le marché de l’emploi. Une détérioration brutale des chiffres du chômage viendrait remettre en question le scénario de reprise cyclique, mais les dernières publications – notamment la stabilité du taux de chômage à environ 4% – témoignent encore d’une économie américaine résiliente, capable de soutenir une rotation sectorielle durable.