Le pétrole dépasse 75 dollars pour la première fois depuis fin octobre

AWP

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Le Brent valait 74,98 dollars vers 16h à Londres, en hausse de 41 cents par rapport à mercredi, après avoir culminé à 75,60 dollars vers 09h45 GMT, son plus haut depuis fin octobre.

Le pétrole évoluait autour de 75 dollars le baril en Europe, un niveau atteint jeudi pour la première fois en six mois, dopé par l’inquiétude d’un déficit de l’offre causé notamment par le durcissement des sanctions américaines contre l’Iran.

Vers 14H00 GMT (16H00 HEC), le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en juin valait 74,98 dollars à Londres, en hausse de 41 cents par rapport à la clôture de mercredi, après avoir culminé à 75,60 dollars vers 09H45 GMT, son plus haut depuis fin octobre.

A New York, le baril de «light sweet crude» (WTI) pour la même échéance gagnait un cent, à 65,90 dollars.

Les prix avaient bondi lundi après que les Etats-Unis avaient annoncé l’annulation des exemptions américaines qui permettaient à certains pays d’importer du brut iranien malgré des sanctions de Washington.

«En théorie, cela devrait sortir entre 1 et 1,3 million de barils par jour du marché», a estimé Tamas Varga, analyste pour PVM, même si, selon lui, «cela reste à voir».

Parmi les interrogations qui pèsent sur le marché du brut, le rôle de l’Arabie saoudite, premier exportateur mondial.

Après avoir affirmé que le royaume compenserait les pertes causées par les déboires de l’Iran, grand rival historique et géopolitique, le ministre de l’Energie, Khaled al-Faleh, a nuancé ses propos mercredi en précisant que la hausse de la production saoudienne ne se ferait pas «immédiatement».

«L’Arabie saoudite essaye de la jouer fine et de jouer sur les prix, mais nous connaissons le scénario, dans trois mois, ils vont se rendre compte que la demande souffre», ce qui pèserait sur les prix, a commenté Olivier Jakob, analyste chez Petromatrix.

Plus de marge d’erreur

Outre sa propre production, Ryad peut potentiellement faire pression sur les autres membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et leurs partenaires pour qu’ils augmentent leurs extractions, malgré l’accord de limitation qui les engage et qui avait été renforcé fin 2018.

«Par rapport à octobre 2018, l’Arabie saoudite, la Russie, les Emirats arabes unis et l’Irak ont réduit leurs extractions à hauteur de 1,3 million de barils par jour», ont commenté les analystes de Rystad Energy.

De quoi compenser les pertes iraniennes. Mais «les capacités de production seraient sérieusement amoindries et il n’y aurait plus de marge d’erreur en Libye, au Nigeria et au Venezuela», trois pays où les tensions géopolitiques menacent de faire flancher les exportations, ont-ils ajouté.

Par rapport au Brent, le cours du WTI est resté moins dynamique. La référence américaine réagit plus aux informations venues des Etats-Unis, et les dernières données hebdomadaires sur les stocks du premier consommateur et producteur mondial n’ont pas poussé les investisseurs à l’achat.

Les réserves américaines de brut ont ainsi augmenté de 5,5 millions de barils lors de la semaine achevée le 19 avril, selon les données publiées mercredi par l’Agence américaine d’information sur l’Energie (EIA).

Avec des importations et une production à des niveaux élevés, «la hausse s’explique en partie par une baisse d’activité des raffineries», note Olivier Jakob, qui estime toutefois que «la transformation du brut reprend peu à peu après des niveaux très bas pendant plusieurs semaines».

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