Les titres du fabricant allemand de batteries Varta connaissaient lundi une nouvelle journée noire à la Bourse de Francfort, après le bouclage d’un plan de restructuration impliquant à terme une perte totale de valeur de ses actions.
Le cours du titre chutait de 48,71% à 14h08 GMT, passant pour la première fois sous la barre des 2,00 euros à 1,95 euro.
Ce plongeon intervient après que le groupe, en difficultés, a annoncé samedi avoir conclu avec ses créanciers «une restructuration de son bilan», qui réduira sa dette de près de moitié.
Celle-ci passera de 485 millions d’euros à 200 millions d’euros, selon un communiqué.
En corollaire de ce plan, dont les grandes lignes avaient été dévoilées mi-juillet, le capital social de Varta «sera réduit à zéro», faisant perdre toute valeur à ses titres et impliquant une perte sèche pour les actionnaires.
Aucune date sur la mise en oeuvre effective de cette mesure n’a pour l’instant été communiquée par le groupe. A terme, l’action Varta sera sortie de la cote à Francfort où elle avait été introduite en 2017 et avait valu jusqu’à 181,30 euros début 2021.
«Avec la mise en oeuvre de ces mesures, le financement et la liquidité du groupe sont désormais durablement stabilisés et garantis à long terme», s’est félicité samedi le PDG du groupe, Marc Hundsdorf.
Pour sauver l’entreprise plus que centenaire, 60 millions d’euros d’argent frais seront injectés par son actionnaire majoritaire actuel, l’entrepreneur autrichien Michael Tojner, et par le groupe automobile allemand Porsche.
Le fabricant de voitures de luxe, engagé dans une transition vers l’électrique, est en effet intéressé de longue date par les batteries aux lithium-ion fabriqués par Varta.
M. Tojner et Porsche se partageront 64% du capital. Le reste sera à terme attribué aux créanciers de Varta, qui accorderont eux aussi 60 millions d’euros sous la forme de prêts, afin que le groupe réalise des «investissements stratégiques dans les nouvelles technologies».
Connu du public pour ses piles de grande consommation, Varta fabrique aussi des batteries pour voitures, Airpods et des systèmes de stockage d’énergie renouvelable.
L’entreprise allemande connait depuis plusieurs années une crise multifactorielle, entre prix élevés des matières premières et de l’énergie, problèmes d’approvisionnement en semi-conducteurs, concurrence asiatique et demande chancelante.
La crainte d’une défaillance totale avait déjà fait dévisser le cours de l’action en juillet. D’un peu plus de 10 euros, il avait chuté en quelques jours à moins de 1,50 euro.