Face à la crise ukrainienne, l’équipe de DCM Systematic inclut des scénarios extrêmes dans la gestion des risques qui pourraient faire la différence.

Au cours de l’année passée, DCM Systematic a remporté les prix WealthBriefing Swiss EAM de la meilleure équipe de gestion et a été nominée au prix HFM EU Quant de la meilleure gestion multi-Stratégies quant. Que distingue cette boutique de gestion quantitative de ses concurrents lors des environnements de marchés difficiles? «Notre gestion du risque tient compte des scénarios catastrophiques», expliquent le responsable de la recherche Jérôme Callut et le directeur général Gaëtan Maraite. Entretien.
JC: Notre stratégie a une propension défensive dans les situations extrêmes qui est liée aux signaux que nous appliquons ainsi qu’à notre gestion des risques. Plus précisément, nous simulons l’impact des chocs extrêmes dans nos modèles -que ce soit sur les actions ou sur les matières premières par exemple – et notre exposition s’ajuste en conséquence.
JC: Par nature, les risques géopolitiques sont les évènements les plus difficiles à modéliser. Aussi, nous préférons les regrouper en catégories de chocs possibles. Face à la situation en Ukraine, certains de nos modèles sont passés en mode risk-off en raison de l’explosion de la volatilité et des cours des matières premières, y compris l’énergie, dont l’exposition a été ajustée. La stratégie a adopté une position longue sur la volatilité qui protège le portefeuille. Nous travaillons également beaucoup en termes de valeur relative. Par exemple, certains de nos modèles investissent dans le spread entre le WTI et le Brent ce qui limite la sensibilité à la direction des marchés.
JC: Les gestionnaires de fonds CTA (Commodities Trading Advisors) suivent des stratégies trend following qui capturent les tendances. Cela peut les amener à rebalancer leur portefeuille à la suite d’un choc de marché. Nous avons pris une voie différente qui tient compte de scénarios catastrophiques. Par ailleurs certains de nos modèles cherchent à anticiper les flux des grands participants de marché et se positionner en conséquence.
JC: Nous connaissons bien l’univers des CTA pour y avoir travaillé. Notre stratégie de niche affiche une corrélation très faible avec celles de nos concurrents au sein de la gestion systématique alternative. Pour les investisseurs qui ont déjà du trend following dans leur portefeuille, nous sommes l’élément diversifiant.
GM: Chaque hedge fund a sa propre spécificité. Agnostique à ce qui se fait sur le marché, nous nous caractérisons comme une maison de recherche appliquée à l’asset management. Nous avons d’ailleurs remporté des prix lors de situations où d’autres CTA étaient en difficulté. C’est ainsi que nous avons prouvé la valeur de notre différence aux investisseurs.
GM: Forts de l’augmentation de nos actifs à 400 millions de francs suisses, nous continuons d’étoffer notre équipe de recherche. Nous essayons d’identifier des profils atypiques capables de trouver un nouveau chemin pour l’alpha. La licence Finma va nous rendre accessible à un plus grand nombre d’investisseurs et nous procure un rayonnement domestique et international. Nous avons observé que la gestion suisse jouit dans le monde d’une réputation très forte auprès des investisseurs et des prospects. Le «Swissness» ressort régulièrement.