Investir dans les marchés privés en plaçant chaque mois un certain montant à la manière d’un abonnement, c’est la solution d’investissement proposée par Moonshot, un réseau mondial d’investisseurs basé en Suisse. Quel est l’intérêt pour les investisseurs d’opter pour cette forme de placement? Entretien avec Alexander Hübner (A.H.), partenaire et co-fondateur de Moonshot Investor Network et Axel Cavin (A.C.), responsable du développement des activités de Moonshot.ch pour la Suisse romande et compte près de 10 ans d’expérience en gestion de patrimoine et en conseil.
Comment est née l’idée de créer la plateforme Moonshot.ch qui permet aux investisseurs d’avoir un accès facilité à des placements privés tels que le private equity, la capital-risque (Venture Capital) ou l’immobilier avec une dimension technologique (Tech-Enabled Real Estate) notamment?
Alexander Hübner: Le développement de Moonshot.ch s’est effectué de manière graduelle. Dans le cadre de nos activités en lien avec Le Bijou, exploitant d'appart-hôtels dans les villes suisses, nous étions régulièrement à la recherche de capitaux et étions souvent en contact à la fois avec des investisseurs privés et institutionnels. Nous faisions beaucoup de travail de levée de fonds. Petit à petit, nous nous sommes dits qu’il valait la peine de joindre nos forces avec d’autres sociétés pour lever des fonds. Nous avons aussi constaté que l’activité de levée de fonds était un travail en soi et nous avons mis sur pied Moonshot dans ce but.
Par ailleurs, nous avons aussi fait le constat que beaucoup de placements privés, qu’il s’agisse de private equity ou de capital-risque, restent encore difficiles d’accès pour les investisseurs, même lorsqu’il s’agit de personnes fortunées. Notre idée était donc d’offrir un point d’entrée qui soit ouvert à des «tickets» de plus petite taille. Traditionnellement, beaucoup de fonds de private equity ne donnaient accès à des placements qu’à partir de montants de départ de plusieurs millions de dollars ou de francs. De notre côté, nous voulons rendre les placements privés accessibles à un plus grand nombre d’investisseurs accrédités à travers notre plateforme.
«Beaucoup de placements privés, qu’il s’agisse de private equity ou de capital-risque, restent encore difficiles d’accès pour les investisseurs, même lorsqu’il s’agit de personnes fortunées.»
Quels sont les montants minimaux requis pour investir avec Moonshot?
Axel Cavin: Cela dépend de l’offre de placement qui est choisie. Si des clients veulent investir dans des entreprises spécifiques, en général des sociétés à forte composante technologique, le montant minimal est de 25'000 dollars. En revanche, s’ils optent pour une stratégie dite de portefeuille axée autour d’une thématique donnée comme l’intelligence artificielle (IA), les technologies propres (Cleantech) ou l’immobilier, il est possible de le faire à partir d’une somme de 10'000 francs.
Un montant à verser en une seule tranche?
A.C.: Non, et c’est là aussi l’une des innovations de Moonshot. Nous offrons la possibilité d’investir chaque mois un montant régulier sous la forme d’un abonnement, à savoir une somme mensuelle de 300 francs pendant une durée minimale de trois ans. Bien entendu, si un investisseur veut investir davantage, il peut souscrire à plusieurs offres, soit en optant pour des stratégies différentes – par exemple, la Cleantech après avoir déjà investi dans l’IA - ou en échelonnant son investissement sur la durée. Un investisseur peut ainsi commencer à verser une tranche de 300 francs par mois en janvier, puis continuer avec une deuxième ligne d’investissement quelques mois plus tard par exemple. A l’avenir, nous allons certainement aussi offrir la possibilité aux investisseurs d’investir exactement le montant qu’ils souhaitent par mois.
Si des investisseurs n’ont aucune préférence pour une stratégie donnée mais qu’ils souhaitent néanmoins avoir une exposition aux placements privés, proposez-vous aussi des placements qui mélangent ces différentes stratégies?
A.C.: Oui, nous le faisons dans le cadre de notre offre appelée «Infinity». Avec celle-ci, les investisseurs ont accès à la solution de placement qui est de loin la plus diversifiée dans le cadre de nos différentes offres.
«L’intervalle entre la phase où des start-up démarrent leurs activités et se développent et le moment où elles choisissent d’effectuer une entrée en bourse tend à s’allonger constamment.»
Hormis les thèmes que vous avez déjà évoqués, comme l’IA, la Cleantech ou l’immobilier, allez-vous élargir votre offre à d’autres domaines?
A.H.: C’est déjà le cas. Par exemple, nous élaborons une offre dans le domaine appelé des actifs réels ou «Tangible Assets». Il s’agit par exemple de placements dans des montres rares, des voitures classiques ou old timers ou encore des œuvres d’art. Il s’agit d’une catégorie d’actifs qui a régulièrement surperformé la plupart des autres classes d’actifs. Ici aussi, l’idée est de faciliter l’accès à ces placements à davantage d’investisseurs et d’apporter un élément de diversification supplémentaire.
S’agissant des placements dans des entreprises individuelles, quel est leur profil?
A.H.: L’accent est placé sur des sociétés qui ont une forte composante technologique. Il s’agit par exemple de sociétés bien connues telles que OpenAI, Anthropic ou Space X pour ne citer que quelques noms. Nous complétons cette liste régulièrement à raison de 2 à 3 «deals» par mois. L’idée est de mettre à disposition des investisseurs des possibilités de placements auxquels ils n’auraient pas accès en investissant sur les marchés cotés.
On observe, de manière générale, que l’intervalle entre la phase où des start-up démarrent leurs activités et se développent et le moment où elles choisissent d’effectuer une entrée en bourse tend à s’allonger constamment. Nous donnons la possibilité d’accéder à des placements dans des sociétés lorsqu’elles se trouvent encore durant la phase appelée le «sweet spot», soit le moment où elles croissent déjà rapidement mais où elles ne sont pas prêtes pour une entrée en bourse (IPO). Et cela pour autant qu’elles optent pour une entrée en bourse – ce qui n’est de loin plus nécessairement toujours le cas.