Le groupe immobilier PSP Swiss Property a enregistré des résultats en hausse sur les six premiers mois de l’année, lui permettant de confirmer ses objectifs pour l’ensemble de l’exercice. Le délaissement du télétravail par ses locataires pousse la société zougoise cotée à la Bourse suisse à se focaliser sur les principaux centres économiques dits CBD (Central Business District).
Le revenu des immeubles s’est inscrit à 176,2 millions de francs, en hausse de 7,9% par rapport à la même période en 2023, rapporte un communiqué mardi. L’excédent brut d’exploitation (Ebitda) hors revalorisations est ressorti à 152,3 millions, soit 1,2% de plus.
Fin juin, la valeur de bilan du parc immobilier - comprenant 157 immeubles - était de 9,7 milliards, contre 9,6 milliards fin 2023. Le taux de vacance est passé de 3,2% à 4,0% sur la même période. Près de 7% des baux parvenant à échéance en 2024, correspondant à un revenu locatif de 31,3 millions, étaient en cours à la fin du semestre. Dans le détail, un immeuble commercial a été acheté à Genève pour 58 millions, et six immeubles de placement ont été vendus pour 82,5 millions.
Le bénéfice net est affiché à 156,3 millions contre 76,9 millions un an plus tôt. L’entreprise explique cette hausse de 103,2% par des revalorisations de portefeuille à hauteur de 44,7 millions. Hors résultat des immeubles, le bénéfice net est en recul de 24,5% à 113,6 millions.
La copie rendue par PSP répond en partie aux attentes du consensus AWP dont les analystes tablaient sur un produit des loyers à 176,9 millions et un résultat net à 142,9 millions.
Retour au bureau
«Nous constatons un fort engagement en faveur des bureaux de la part de nos locataires», a déclaré le directeur général, Giacomo Balzarini, lors d’une conférence téléphonique mardi. Le patron entend se focaliser sur les principaux sites économiques dits CBD. «La demande de surfaces locatives attrayantes y est toujours très bonne. Par contre, dans d’autres endroits secondaires et pour les immeubles de bureaux plus anciens, le marché est compliqué.»
La demande de bureaux et de surfaces commerciales dans les centres économiques de Zurich et Genève devrait continuer à s’améliorer, souligne le groupe. Berne et Bâle affichent quant à eux un marché locatif stable. PSP dit agir en fonction des opportunités et a ainsi pu réaliser au premier semestre des ventes immobilières à un prix supérieur de 16% de la valeur comptable. «Nous ne jouons pas sur les cycles économiques et immobiliers et nous ne regardons pas non plus la montre», a appuyé M. Balzarini. Près de 95% des biens immobiliers sont «indépendants des cycles».
La chaîne de grands magasins Globus et le groupe informatique Google sont toujours locataires de PSP, a confirmé M. Balzarini en assurant qu’aucune discussion n’était en cours. Globus avait fait la une des journaux dans le sillage de l’effondrement du groupe Signa. L’immeuble zurichois de Bellevue «The 12», dont Globus est locataire, est en cours de transformation avec une ouverture espérée pour les fêtes de fin d’année. Les craintes concernant Google sont liées à une réduction du personnel et de la sous-utilisation des surfaces louées par le géant de la tech.
La direction a confirmé ses objectifs d’un Ebitda à 300 millions et d’un taux de vacance sous les 4%. Mais, les ambitions de PSP n’ont pas trouvé écho auprès des analystes. Chez UBS, Tommaso Operto pense que cela «ne constitue pas un moteur majeur pour l’action aujourd’hui». Un manque d’entrain partagé par Andreas von Arx de Baader Helvea. «Même si nous devenions plus positifs sur le scénario de réévaluation comme nous l’avons fait avec Mobimo, le potentiel de hausse resterait limité.» Chez Stifel par contre, René Locher parle d’un investissement positif.
Délaissé par les investisseurs dès l’ouverture mardi, le titre PSP est passé dans le vert en prenant 0,9% à 123,20 francs vers 11h00, dans un SPI de la même couleur à +0,2%.