Vontobel veut devenir une «pure» banque de gestion. L’établissement zurichois se désengage des activités liées aux marchés des capitaux, jugées marginales. Si le courtage actions va être cédé à la Banque cantonale de Zurich (ZKB), certaines spécialités comme la recherche et les produits structurés seront maintenus au sein de la nouvelle organisation.

Les affaires concernées par cette réorganisation représentent environ 1% des recettes, a expliqué lundi le directeur général Zeno Staub. Leur abandon devrait être compensé en 2020 par les réductions de coûts attendues. Le patron de Vontobel n’a cependant pas pu détailler avec précision les retombées de ces décisions, malgré un «potentiel» de «nouvelles opportunités».

La direction a confirmé ses objectifs 2020, à savoir une croissance de 4-6% des recettes et des entrées nettes d’argent (annualisées), un rendement des fonds propres de 14% et un ratio coûts-revenus inférieur à 72%.

La banque Vontobel continuera à conseiller ses clients pour des opérations sur les marchés des capitaux, mais ne les exécutera plus elle-même, a souligné Zeno Staub. Cette nouvelle stratégie doit permettre un meilleur alignement des intérêts du client avec ceux du groupe zurichois.

Certaines activités qui font l’identité de Vontobel seront néanmoins conservées, notamment les produits structurés, concentrés dans un nouveau «centre d’excellence». Autre marque de fabrique Vontobel, la recherche sur les actions suisses ne sera pas cédée. Cette expertise s’adressera à l’avenir aux seuls clients privés et institutionnels, précise un communiqué.

En revanche, toute la partie de courtage d’actions sera vendue. La ZKB a manifesté son intérêt et des pourparlers «avancés» sont en cours. La banque cantonale reprendrait ainsi tous les employés de Bank Vontobel Europe à Londres. La transaction devrait être finalisée au quatrième trimestre 2020, explique Vontobel.

Moins de dix personnes sont concernées par ce transfert à la ZKB. Vontobel a engagé un dialogue avec les autres collaborateurs touchés. En tout, la cession aura un impact sur moins de 20 employés.

Le groupe zurichois ambitionne de devenir un «acteur exclusif» de l’investissement. Dans la gestion d’actifs, Vontobel veut se concentrer sur des clients institutionnels comme les caisses de pension, les compagnies d’assurance et les fonds souverains, ainsi que les banques tierces.

En ce qui concerne la gestion de fortune, la banque s’adressera prioritairement aux clients très fortunés («ultra high net worth individuals»), des personnes disposant d’un montant à investir supérieur à 30 millions de dollars.

Les analystes d’UBS affirment que ce recentrage sur les activités de gestion pure est censée du point de vue de la rentabilité et de la valorisation d’entreprise. Résumant les décisions annoncées de manière confuse, la grande banque constate que Vontobel comptera à l’avenir quatre divisions, à savoir gestion de fortune, gestion d’actifs, «plateform services» et «digital investing».

Dans le sillage de cette réorganisation, Roger Studer démissionne de la direction générale et de son poste de chef de la banque d’affaires (Investment Bank, appelée à disparaître), sans toutefois quitter le giron de Vontobel. Il se mettra au service du conseil d’administration dès l’année prochaine.

Martin Sieg Castagnola, directeur financier, va intégrer le comité exécutif le 1er janvier, tout comme le directeur juridique Enrico Friz et la cheffe des ressources humaines Caroline Knöri.

La banque de gestion profite de ces annonces pour faire un point sur la marche des affaires. Après 11 mois, la masse sous gestion s’est fixée à 225 milliards de francs, contre 217,1 milliards à fin septembre (+3,6%). Le résultat à fin novembre est supérieur en comparaison annuelle, selon le communiqué.

Les annonces du jour portaient le cours du titre Vontobel, en hausse de 1,1% à 65,25 francs à 13h38. L’indice du marché élargi SPI était stable (-0,02%).