Temenos a bouclé son premier trimestre sur un chiffre d’affaires en légère hausse, en deçà toutefois des prévisions des analystes, mais a dépassé les pronostics en terme de rentabilité. L’éditeur de logiciels bancaires met en avant un environnement commercial «stable» malgré des contrats repoussés à la fin de la période en raison de l’incertitude macroéconomique.
De janvier à fin mars, les revenus du groupe ont progressé de 1%, à 232,2 millions de dollars, informe Temenos dans un communiqué publié mardi. Le chiffre d’affaires issu des licences pour les logiciels (abonnements et SaaS) a reculé de 5%, à 80,2 millions, tout comme celui résultant des services qui a fléchi de 6%, à 31,2 millions. Les recettes provenant de la maintenance ont, en revanche, gagné 7% à 120,9 millions.
Le directeur général (CEO) de Temenos, Jean-Pierre Brulard, a indiqué que sa société avait enregistré «une forte croissance des licences de logiciels, principalement grâce aux licences d’abonnement» mais des contrats ont toutefois été retardés durant les deux dernières semaines de l’exercice dus aux aléas macroéconomiques. «Ils seront signés au cours du deuxième trimestre», alors que celui-ci a déjà commencé avec des clients hésitants qui se sont engagés, selon M. Brulard.
«Nous avons gagné un certain nombre de nouveaux logos bancaires Saas (logiciel en tant que service, ndlr), notamment au Royaume-Uni et en Amérique du Nord au cours du trimestre, démontrant la force de nos capacités SaaS et cloud et notre positionnement concurrentiel sur le marché», a souligné le CEO lors d’une conférence pour les analystes et la presse. Celui qui a pris les rênes de l’entreprise en mai 2024 se dit convaincu que Temenos «va continuer à bien fonctionner dans l’environnement actuel».
En termes de rentabilité, le résultat d’exploitation (Ebit) de l’entreprise a crû de 4% durant l’exercice sous revue, à 75,8 millions, pour une marge correspondante de 32,6%, après 31,7% un an plus tôt.
Le bénéfice par action, un indicateur scruté par les marchés, s’est affiché à 0,81 dollar, après 0,73, soit un gain de 11%. Ces résultats se situent en deçà de ce que prévoyait le consensus AWP en ce qui concerne le chiffre d’affaires, les analystes consultés tablant sur des revenus de 237,7 millions de dollars. Ils sont toutefois plus importants qu’attendus en terme d’Ebit, les experts escomptant un résultat de 73,8 millions et une marge afférente de 31%.
Les états-Unis «marché cible»
Pour la société, les Etats-Unis restent son «marché cible» car ils constituent 35% de ses recettes et qu’elles continuent d’y progresser, a fait savoir le patron qui a mis en avant l’ouverture au premier trimestre d’un centre d’innovation en Floride «pour répondre à nos besoins aux États-Unis ainsi qu’à ceux du marché mondial». «Les Etats-Unis sont un bon endroit pour notre avenir, avec de nombreuses banques régionales qui ont besoin de moderniser leur plateforme technologique», a-t-il ajouté.
La simplification de l’organisation et du portefeuille de produits et de technologies progresse «de manière satisfaisante, conformément au plan stratégique», selon lui, Temenos souhaitant également continuer d’investir dans les régions clés que sont l’Europe de l’Ouest, les Etats-Unis et l’Inde.
Pour ce deuxième trimestre, Temenos prévoit que les abonnements et SaaS croissent de 6 à 10% et que le ratio des charges d’exploitation (RCA) augmente d’au moins 10% en excluant les activités Multifonds, vendue. L’entreprise a par ailleurs confirmé ses objectifs annuels et à moyen terme. Pour 2025, elle vise une croissance de l’Ebit d’au moins 5% et du bénéfice par action entre 7 et 9%. En ce qui concerne les recettes de licences pour les logiciels, elle s’attend à une augmentation de 5 à 7%, selon son directeur financier Takis Spiliopoulos.
Après la vente de Multifonds, Temenos a revu à la baisse ses objectifs à moyen terme jusqu’en 2028. L’Ebit devrait atteindre environ 450 millions de dollars d’ici là et les flux de trésorerie libres environ 400 millions. Les revenus récurrents annualisés devraient se monter à 1,2 milliard.