Surprenant redressement de Cembra Money Bank

AWP

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Le distributeur de crédits à la consommation présidé par Felix Weber améliore ses revenus annuels alors que les analystes tablaient sur un recul.

Cembra Money Bank est parvenu contre toute attente à étoffer ses revenus sur la seconde moitié de l’an dernier, grâce à un regain d’activité dans les cartes de paiement. La société zurichoise prévient toutefois dans son compte-rendu d’activités jeudi que l’exercice en cours promet de s’avérer plus délicat.

Le distributeur de crédits à la consommation a marginalement étoffé son bénéfice net et proposera à ses actionnaires un dividende ordinaire agrémenté de 10 centimes à 3,55 francs par action.

Recettes d’exploitation et bénéfice net ont progressé de 1%, à respectivement 396,3 millions et 144,5 millions de francs. Le bénéfice par action a grappillé 3 centimes sur un an à 5,12 francs. Les frais opérationnels ont stagné à 167,9 millions de francs.

La performance décoiffe les attentes des analystes consultés par AWP, qui anticipaient un recul des revenus comme de la rentabilité. La rémunération des actionnaires était en moyenne prévue à 3,46 francs par titre.

LE COEUR DE MÉTIER RALENTIT

Les intérêts perçus sur les prêts, qui représentaient en 2017 près de trois quart des revenus de Cembra, se sont érodés de 5% à 283,6 millions de francs. Les frais liés à ces activités ont néanmoins été allégés de 7% à 24,7 millions de francs. Commissions et honoraires ont généré des recettes en hausse de 17% à 112,7 millions de francs, tirées par l’essor (+18%) dans les cartes de crédit.

La somme de bilan a franchi pour la première fois depuis l’introduction en Bourse de Cembra en 2013 la barre des cinq milliards, à 5,1 milliards de francs.

La direction anticipe un tassement du bénéfice par action sur l’exercice en cours et articule une fourchette de 4,80 à 5,10 francs. Le développement des activités dans les cartes ainsi que les acquisitions doivent compenser le plafonnement adopté par le Conseil fédéral en 2016 des taux d’intérêts sur les crédits personnels.

Les frais d’exploitation risquent de prendre l’ascenseur sous l’effet de la hausse des effectifs et d’investissements dans la numérisation.

Les objectifs articulés par la direction ne laissent que peu de marge pour d’éventuelles révisions de modélisations, note Baader Helvea. Le courtier genevois rappelle au passage que Cembra a pour habitude de dégager des performances proche de ses plus hautes ambitions.

Vontobel applaudit des revenus supérieurs à ses projections et des frais inférieurs. Les revenus générés sur les cartes de paiements constituent à nouveau une bonne surprise.

La Banque cantonale de Zurich (ZKB) salue aussi une performance inespérée, mais s’inquiète de la prudence adoptée par la direction au moment de fixer les jalons pour l’année en cours.

La nominative Cembra Money Bank a terminé jeudi en hausse de 2,2% à 88,65 francs, à contre-courant d’un SPI en retrait de 0,23%.