Sur les 240 banques que compte la Suisse, une seule, bien que très grande, a été mise en difficulté. On ne peut donc parler de défaillance sectorielle, souligne le président Philipp Rickenbacher.
Les perspectives économiques mondiales sont modérées. Le risque baissier demeure élevé compte tenu du grand nombre de risques mondiaux cumulés tels que le potentiel de déclenchement de guerres, les rivalités géopolitiques accrues assorties de zèle protectionniste, la crise énergétique, alimentaire et climatique, tout comme la dynamique inflationniste. Il convient de bien s’atteler à ces défis constituant une polycrise et de les relever durablement.
Pour agir efficacement, il faut disposer d’un système financier mondial stable, reposant sur une confiance mutuelle et permettant ainsi de fournir les liquidités nécessaires. Avec les turbulences massives autour des banques régionales américaines et l’effondrement consécutif de Credit Suisse, nous nous sommes dangereusement approchés d’une contamination mondiale et d’une nouvelle crise financière globale. Confrontées aux risques considérables de défaillance d’une banque d’importance systémique mondiale, les autorités suisses ont bien fait d’agir avec rapidité et détermination, permettant ainsi la reprise de Credit Suisse par UBS.
Pour ce qui est de l’étranger, on peut se demander si le sauvetage de Credit Suisse – orchestré en vertu du droit d’urgence – menace la solidité de notre place financière en comparaison internationale ou dans quelle mesure il dégrade sa réputation internationale. En agissant extrêmement rapidement, la Suisse est parvenue à éviter par ses propre moyens la propagation d’une crise financière internationale qui, dans le pire des cas, aurait pu coûter très cher aux autres places financières et économies nationales de la planète. Sans parler de l’immense atteinte à la réputation pour l’ensemble de notre pays et notre économie en cas de crise financière déclenchée depuis la Suisse. La solution rapide et autonome qui a été engagée atteste du fait que la Suisse et sa place financière restent fondamentalement solides. Cet état de fait a également été largement reconnu et apprécié par des instances financières internationales et d’importants gouvernements étrangers lors de la dernière réunion de printemps du FMI.