Le fonds activiste Bluebell veut accélérer les changements chez Worldline

AWP

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Le leader mondial de la sécurisation des paiements est contraint de nommer rapidement un nouveau président «indépendant» du conseil d’administration et de couper les ponts avec les dirigeants de l’ancienne maison mère Atos.

Le fonds activiste Blubell Capital Partners a enjoint le spécialiste des paiements Worldline, malmené en Bourse, de revoir sa gouvernance, lui demandant de nommer rapidement un nouveau président «indépendant» du conseil d’administration et de couper les ponts avec les dirigeants de l’ancienne maison mère Atos.

Dans un courrier daté du 31 janvier, révélé par Les Echos et consulté lundi par l’AFP, Bluebell note sèchement que «c’est la seule fois au cours de ce millénaire (et peut-être depuis le début de l’indice CAC 40) qu’une entreprise du CAC 40 perd 60% de sa capitalisation boursière en une journée», référence à la spectaculaire chute en Bourse du 25 octobre après une révision à la baisse des objectifs annuels de Worldline.

«Le conseil d’administration n’a pas pleinement compris la gravité de la situation et fonctionne comme si de rien n’était», assène le fonds, actionnaire minoritaire.

Cette missive a été envoyée avant l’annonce, le 7 février, d’un plan prévoyant la suppression de 8% des effectifs de Worldline.

A cet égard, Bluebell - qui s’inquiète du manque d’actions «fortes» - demandait dans sa lettre à Worldline de s’abstenir de lancer un nouveau plan d’affaires jusqu’à la nomination d’un nouveau président «indépendant», pour remplacer Bernard Bourigeaud, décédé le 14 décembre.

Bluebell - qui se tague d’avoir obtenu un changement de gouvernance de Danone en 2021 - avait déjà demandé un remaniement du conseil d’administration et le départ de M. Bourigeaud début décembre, juste avant son décès.

S’il salue l’arrivée en janvier du Crédit Agricole au capital, le fonds reste sévère: «la raison de la sous-performance de Worldline et du manque de confiance du marché n’a rien à voir avec la qualité de son actionnariat, mais est entièrement imputable à un conseil d’administration dysfonctionnel qui n’a pas réussi à exercer une surveillance appropriée sur les défaillances de la direction.»

Une fois désigné, ce nouveau président devra trouver un nouveau directeur général pour remplacer Gilles Grapinet, selon Bluebell.

M. Grapinet vient de l’ancienne maison mère Atos, tout comme deux autres administrateurs dont le fonds demande le départ.

Bluebell s’inquiète aussi de «la faiblesse des processus contre le blanchiment d’argent», Worldline s’étant séparé de clients en Allemagne après une inspection de la BaFin, l’autorité fédérale des marchés.

Contacté par l’AFP, Worldline indique que «le processus de recherche de président avance selon le calendrier prévu» - sans autre précision -, et que l’entreprise, exclue du CAC 40 en décembre, accélère sa transformation (...) pour renforcer sa compétitivité et soutenir sa croissance future».

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