La SGKB citée dans le dossier à charge du président du Benfica

AWP

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Suspendu de ses fonctions et assigné à résidence, Luís Filipe Vieira aurait profité de ses liens d’amitié avec l’ex-patron du groupe bancaire, Ricardo Salgado, selon le Ministère public (MP) portugais.

La Banque cantonale de St-Gall (SGKB) aurait hébergé plusieurs millions d’euros de plus-value d’une vente d’actions de Banco Espírito Santo (BES) réalisée en 2009 par le président du club de football Benfica, Luís Filipe Vieira. Suspendu de ses fonctions et assigné à résidence, ce dernier aurait profité de ses liens d’amitié avec l’ex-patron du groupe bancaire, Ricardo Salgado, selon le Ministère public (MP) portugais.

Un des délits de fraude fiscale qualifiée dont le parquet accuse le président de l’emblématique club lisboète est lié à une relation bancaire auprès de la SGKB, qui aurait servi à cacher au Trésor portugais quelque 6,2 millions accumulés entre 2009 et 2012, selon un article paru cette semaine sur le site d’information portugais Observador.

Sollicitée par AWP, la direction de l’établissement de Suisse orientale a assuré dans une prise de position mercredi soir «ne pas avoir connaissance des avoirs présumés en Suisse, ni de demandes d’information des autorités suisses compétentes». La SGKB a par ailleurs souligné «ne pas fournir d’informations sur les relations clients supposées ou réelles».

Le MP portugais soupçonne l’homme d’affaires d’avoir profité de sa «relation privilégiée» avec le patron déchu de BES pour obtenir un prêt de 4 millions d’euros destiné à acquérir plus de 2,5 millions d’actions de la banque en avril 2009 dans le cadre d’une augmentation de capital, en plus d’un apport de 3,2 millions en capitaux propres.

Montage d’évasion fiscale

Des titres vendus l’été de la même année avec à la clé une plus-value de près de 3,9 millions d’euros. Cette somme aurait ensuite été déposée sur un compte de la SGKB ouvert par M. Vieira en vue de «cacher du patrimoine et des fonds gagnés au Portugal», à en croire le procureur Rosário Teixeira.

Sur la base des indices recueillis, ce dernier affirme que le dirigeant, aujourd’hui âgé de 72 ans, s’est ensuite efforcé de rapatrier ces avoirs en 2017 par le biais d’une donation dont il était lui-même le bénéficiaire.

Interpellé dans le cadre d’une enquête portant sur des soupçons d’escroquerie et de fraude fiscale, le président du Benfica a été placé en garde à vue mercredi de la semaine dernière et a quitté provisoirement ses fonctions deux jours plus tard.

Selon l’Observador, la reconstitution des circuits financiers par la justice portugaise a bénéficié de la «coopération judiciaire internationale de la Confédération». Egalement contactés par AWP, le Ministère public de la Confédération (MPC) a de son côté assuré ne pas avoir été saisi de ce cas, alors que l’Office fédéral de la Justice (OFJ) n’a pas donné suite.

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