HSBC: bénéfice en hausse de 2,48%

AWP

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«Nous investissons pour gagner de nouveaux clients et accroître notre part de marché», a précisé le directeur général de la banque John Flint.

La banque britannique HSBC a légèrement amélioré ses bénéfices au premier semestre, ralenties toutefois par de coûteux investissements, et a fait part d'un «optimisme prudent» en dépit des tensions commerciales sino-américaines.

Le groupe, qui a mis en œuvre un vaste plan de restructuration ces dernières années, entend désormais retrouver le chemin de la croissance avec un plan d'investissement entre 15 et 17 milliards de dollars.

Ces dépenses grèvent le bénéfice net de la banque, la première européenne et qui est active à travers le monde et particulièrement en Asie.

Son profit net a progressé de 2,5% à 7,173 milliards de dollars au cours des six premiers mois de l'année.

Ces résultats ont été tempérés par une progression de 7% des dépenses d'exploitation à 17,5 milliards de dollars. Le groupe, qui revendique 38 millions de clients et 229.000 employés, a par ailleurs fait état d'un chiffre d'affaires de 27,3 milliards de dollars, en hausse de 4%.

«Nous sommes en train d'investir pour gagner de nouveaux clients, pour accroître notre part de marché et poser les fondations d'une croissance régulière des bénéfices», a déclaré dans un communiqué le directeur général de la banque John Flint, arrivé aux commandes fin février.

Il a précisé que ces investissements permettent d'embaucher afin de conquérir davantage de clients et de se renforcer sur les activités numériques. Le groupe veut mettre en particulier l'accent sur la gestion de fortune en Asie.

Guerre commerciale

Pour le reste de l'année, «nous conservons un optimisme prudent quant à la croissance mondiale», a déclaré de son côté le président du groupe Mark Tucker.

Il assure que le marché asiatique reste solide malgré les craintes autour de la guerre commerciale entre les Etats-Unis et la Chine.

«Nous n'avons pas encore observé d'impact sur notre activité et nos clients. Il est trop tôt pour l'évaluer», a expliqué M. Flint lors d'une conférence téléphonique, estimant possible toutefois que la croissance chinoise soit légèrement affectée.

HSBC, qui se relève après des années de résultats décevants et de scandales financiers, annonce en outre avoir trouvé un accord en juillet avec le département américain de la justice pour payer une pénalité financière de 765 millions de dollars pour ses activités dans les prêts immobiliers avant la crise financière de 2008.

Le marché accueillait de son côté avec scepticisme les résultats. Le titre de la banque perdait 0,73% à 710,60 pence vers 09H30 GMT à la Bourse de Londres.

«L'action recule après que la banque a publié une modeste hausse des bénéfices. Toutefois, la banque a changé de vitesse et avance vers la croissance après des années durant lesquelles elle s'est restructurée», souligne Fiona Cincotta, analyste chez City Index.

Un Brexit à risque

De son côté, Steve Clayton, gérant d'actifs chez Hargreaves Lansdown, rappelle que la croissance en Chine et en Asie du Sud-Est a longtemps profité aux résultats de la banque. «Mais dans un monde où les puissances mondiales sont à couteaux tirés, il pourrait être plus difficile pour HSBC de profiter de ses profondes racines asiatiques», prévient-il.

La banque doit par ailleurs composer avec l'imminence du Brexit, prévu fin mars 2019 et qui va priver les établissements financiers du passeport européen leur permettant de proposer leurs services en Europe depuis le Royaume-Uni.

Interrogé sur les risques d'une absence d'accord, M. Flint a rappelé que «ce que nous avons prévu depuis le début, depuis plus de deux ans, a été fondé sur le pire des scénarios, en souhaitant le meilleur évidemment».

«Notre rôle a été de nous assurer que nous sommes en mesure de servir nos clients», a-t-il complété, confirmant que les préparatifs du Brexit pourraient coûter jusqu'à 300 millions de dollars.

Dans un communiqué séparée, qui ne mentionne pas directement le Brexit mais «un contexte d'évolution politique et réglementaire en Europe", la banque a annoncé le rattachement juridique vers sa filiale française d'activités européennes qui étaient jusqu'à présent contrôlées depuis Londres

Elle n'évoque pas par ailleurs le transfert d'activités réalisées à Londres vers la France, alors qu'elle avait prévenu que le Brexit pourrait la contraindre à déplacer jusqu'à un millier d'emplois vers Paris. 

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