Euronext: le patron chasse des rumeurs de marché «infondées»

AWP

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Stéphane Boujnah tente de faire taire les récents bruits selon lesquels l’opérateur boursier convoiterait les Bourses de Madrid et de Milan.

Six mois après le rachat de la Bourse d’Oslo, le patron d’Euronext a nié jeudi discuter actuellement avec un autre opérateur boursier européen en vue d’une éventuelle acquisition, chassant des rumeurs de marché.

Le patron du groupe, qui chapeaute les Bourses de Paris, Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne, Dublin et depuis récemment Oslo, a qualifié d’«infondées» de récentes rumeurs de marché selon lesquelles Euronext convoiterait les Bourses de Madrid et de Milan.

«Il n’y a pas de dialogue avec les deux sociétés mentionnées dans la presse, ni avec aucune Bourse en Europe et aucune offre n’a été faite à quelque conseil d’administration ou actionnaire que ce soit», a clarifié Stéphane Boujnah, lors d’une conférence de presse téléphonique.

«Comme indiqué lors de la présentation de notre plan stratégique le 8 octobre, nous analysons clairement de façon ciblée» la possibilité de nouvelles acquisitions, a rappelé le dirigeant, après avoir dévoilé une rentabilité accrue au troisième trimestre.

Mais «il y a une grande différence entre examiner, analyser et guetter» de potentielles opérations et «le type de commentaires publiés dans la presse qui sont sans substance», a-t-il asséné.

Le mois dernier, lors de la présentation de son plan stratégique triennal, M. Boujnah avait dit être «ouvert» à d’autres opportunités de croissance externe pour compléter les offres de service aux entreprises, sur le trading de devises ou sur les données de marché.

A cette fin, le directeur financier du groupe Giorgio Modica avait dit disposer d’une enveloppe de «plusieurs centaines de millions d’euros» sur la période 2019-2022.

Sorti en 2014 du giron de ICE, propriétaire du New York Stock Exchange, pour recouvrer son indépendance, Euronext, dont la capitalisation boursière avoisine désormais les 5 milliards d’euros, s’affichait à cette occasion davantage comme acquéreur que comme cible.

Ces dernières années, le groupe, qui a connu une forte croissance, s’est diversifié en étendant ses activités et en s’élargissant à la Bourse de Bruxelles, Amsterdam, Lisbonne, Dublin et Oslo.

618 millions d’euros de liquidités

M. Boujnah a répété jeudi vouloir continuer à «diversifier nos métiers» et en parallèle être disposé à «étendre le modèle fédéral du groupe si des opportunités se présentent».

Euronext, qui présente comme la «colonne vertébrale de l’union des marchés européens des capitaux», envisage de se développer dans de nouvelles lignes de métiers (services de communication financière, gestion des données ...), de mettre l’accent sur l’innovation et proposer de nouvelles offres de finance durable.

C’est chose faite depuis mercredi, avec le lancement d’une nouvelle offre d’obligations vertes gérée depuis Dublin pour promouvoir l’investissement durable en Europe.

Au troisième trimestre, son bénéfice net a progressé de 25,8% à 63,5 millions d’euros, un peu en-deçà du consensus d’analystes interrogé par Factset qui tablait sur un bénéfice net de 68,7 millions d’euros. Mais l’excédent brut d’exploitation (Ebitda), qui ressort en hausse de 23% à 108 millions d’euros, est lui supérieur aux attentes.

Cette performance porte le sceau de la «croissance interne, la discipline continue des coûts et la consolidation de la Bourse d’Oslo», rachetée en juin, a souligné son patron Stéphane Boujnah.

Les coûts ont été réduits de 1,1 million d’euros pour le troisième trimestre, a détaillé le responsable, confirmant ses objectifs de réduction des coûts pour l’ensemble de l’année.

M. Boujnah a indiqué que le groupe avait «approximativement 618 millions d’euros de liquidités disponibles».

La contribution de la place norvégienne a atteint 25,5 millions d’euros pour le chiffre d’affaires qui ressort à 181,7 millions d’euros (+20,4%) sur le trimestre, un peu en dessous des estimations des analystes (184,9 millions d’euros).

Lors de la présentation de son nouveau plan stratégique à horizon 2022, l’opérateur a affiché ses ambitions avec une croissance interne du chiffre d’affaires attendue entre 2 et 3% par an et une marge brute d’exploitation supérieure à 60% d’ici à 2022.

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