«Pour combler tous les retards, nous avons besoin non seulement du troisième trimestre, mais du quatrième trimestre», a déclaré le président du directoire Christian Sewing.
La première banque allemande Deutsche Bank se donne jusqu’à la fin de l’année pour régler les déboires liés à l’intégration des comptes bancaires de sa filiale Postbank, en réponse aux retards qui exaspèrent quantité de clients et le superviseur du secteur.
«Pour combler tous les retards, nous avons besoin non seulement du troisième trimestre, mais du quatrième trimestre», a déclaré le président du directoire de la banque, Christian Sewing, lors d’un congrès bancaire à Francfort.
Le projet désigné «Unity» lancé en plusieurs phases depuis le début d’année 2023, avec le transfert des comptes de Postbank vers le système informatique de Deutsche Bank, sa maison mère depuis quinze ans, s’est avéré pharaonique avec pas moins de 15 milliards d’écritures à traiter pour 12 millions de clients.
Cette migration sans précédent dans son ampleur en Europe, selon M. Sewing, s’est accompagnée de retards importants, en bloquant notamment des achats immobiliers ou des dossiers de succession.
«Je constate une amélioration significative de la situation depuis quatre semaines», grâce à «400 à 500 employés» supplémentaires mobilisés afin de répondre aux demandes externes, a insisté M. Sewing.
Des milliers de clients de Postbank, ancienne filiale de la Poste allemande, se sont plaints de ne plus pouvoir accéder à leurs comptes, de voir leurs comptes bloqués ou leurs prélèvements automatiques non honorés. Le service clientèle était difficilement joignable ou incapable de résoudre les problèmes.
«Nous avons sous-estimé le volume et les demandes qui peuvent survenir lors d’une migration informatique», a reconnu M. Sewing.
Le président du superviseur financier allemand Bafin, Mark Branson, a qualifié mardi ces problèmes «d’inacceptables et très inhabituels» vu «le nombre de plaintes qui concernent un seul institut», dans un entretien avec la Süddeutsche Zeitung.
La Bafin, saisie de nombreuses plaintes, avait déjà exhorté début septembre Postbank à résoudre les problèmes aussi vite que possible, se réservant en cas d’échec la possibilité de sanctions.