BNP Paribas a vu son résultat net chuter de près de 30% sur un an au premier trimestre, à 3,1 milliards d’euros, desservi par la plus-value engrangée après la vente de sa filiale américaine Bank of the West au même trimestre l’an dernier.
Le bénéfice net «distribuable», qui permet une comparaison hors effets de périmètre, est, lui, en baisse de 2,2% sur un an, a annoncé jeudi la première banque française, qui confirme sa trajectoire 2024 prévoyant des revenus «distribuables» en hausse de 2% et un résultat net «distribuable» supérieur à celui de 2023.
L’an dernier, le groupe avait inscrit dans ses comptes du premier trimestre la plus-value de cession de 3 milliards d’euros issue de la vente de sa filiale américaine Bank of the West.
Les résultats de BNP Paribas «ont dépassé de 27% le consensus, grâce à une préprovision de 12% (2% sur le chiffre d’affaires avec une amélioration du chiffre d’affaires en Europe et en Italie) et de 3% sur les coûts», ont noté les analystes de Jefferies.
A la fermeture de la Bourse de Paris, l’action BNP Paribas était en légère hausse de 0,93% à 68,36 euros, dans un marché en baisse de 0,93%.
Au premier trimestre de cette année, son produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur bancaire, est resté stable, atteignant 12,4 milliards d’euros, a indiqué le groupe dans un communiqué.
Les effets de l’accélération des mesures d’économies annoncées en mars (400 millions d’euros) «sont attendus à partir du deuxième trimestre 2024», a souligné BNP Paribas.
«On a aujourd’hui des technologies qui nous permettent d’aller chercher des gains d’efficacité», dont l’intelligence artificielle, «avec 700 cas d’usages qui fonctionnent et 1’000 à l’horizon 2025» a indiqué le directeur général délégué du groupe, Thierry Laborde, au micro de BFM Business jeudi soir.
«Le groupe réalise de bonnes performances au premier trimestre 2024 grâce à la bonne dynamique commerciale des pôles opérationnels», a salué son directeur général, Jean-Laurent Bonnafé, cité dans le communiqué.
Les pôles opérationnels ont ainsi gagné des parts de marché, tout en améliorant leurs performances opérationnelles, selon le groupe.
Bonne dynamique commerciale
Le PNB de la banque de financement et d’investissement (BFI) a baissé de 4% au premier trimestre, totalisant 4,6 milliards d’euros.
«L’activité de crédits aux grandes entreprises mondiales se porte remarquablement bien», a indiqué M. Laborde. «Souvent», celles-ci «reviennent sur les marchés de financement avant les plus petites ou les moyennes entreprises et on le voit sur ce trimestre.»
Le pôle banques commerciales (France, Belgique, Italie...) est resté stable, à 6,7 milliards d’euros, la banque ayant réussi à neutraliser les «vents contraires» que sont la couverture contre les coûts de l’inflation et l’arrêt de la rémunération de la réserve obligatoire par la Banque centrale européenne (BCE).
L’acquisition des clients Hello Bank a continué, dépassant «les 900’000 clients en Europe» selon M. Laborde (+32% sur un an). La tendance est renforcée par l’intégration des clients d’Orange Bank après l’accord conclu en début d’année pour reprendre les clients de la banque en ligne d’Orange, lancée en grande pompe par l’ancien PDG Stéphane Richard en 2017 et dont l’avenir était en suspens depuis le début de l’année sur fond de déficit chronique.
Le revenu des métiers d’investissement, d’assurance et d’épargne est, lui, en croissance de 0,8%, à 1,4 milliard d’euros. L’activité épargne enregistre notamment une très bonne performance en France avec une collecte brute de 8,3 milliards d’euros, en hausse de plus de 30% sur un an.
Le coût du risque, c’est-à-dire les sommes provisionnées pour faire face aux éventuels impayés sur les crédits consentis, s’établit à 29 points de base des encours de crédits à la clientèle, à 640 millions d’euros, «un niveau bas du fait de la qualité du portefeuille de crédits», selon le communiqué.
BNP Paribas a finalisé son programme de rachats d’actions de 1,05 milliard d’euros le 23 avril. Son conseil d’administration proposera le 14 mai à l’assemblée générale des actionnaires de verser «un dividende de 4,60 euros» par action.