Baloise s’en tient à sa ligne et gâte ses actionnaires

AWP

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Après un bond de 60% du résultat avant intérêts et impôts (Ebit) pour l’exercice 2024, l’assureur proposera un dividende amélioré à 8,10 francs par action, contre 7,70 francs. L'action grimpe.

Baloise assure que sa stratégie, dévoilée l’automne dernier, porte ses fruits, grâce à une rentabilité fortement accrue. Les actionnaires auront droit à un dividende amélioré.

L’assureur explique progresser «pas à pas» dans sa stratégie, selon le directeur général (CEO) Michael Müller, en marge de la publication des résultats mardi. Environ 10% des 250 suppressions de postes ont été réalisées à fin 2024.

L’an dernier, le volume d’affaires s’est érodé de 0,2% à 8,60 milliards de francs. Après correction des effets de change, la croissance atteint 0,9%. Le volume total des primes a augmenté de 2,2% en monnaie d’origine ou de 0,9% en francs, à 4,12 milliards de francs, essentiellement grâce à «une forte croissance en Allemagne et au Luxembourg», selon le document publié mardi.

En Allemagne, Baloise est positionnée «pour pouvoir croître de manière rentable», a déclaré M. Müller, pour qui il y a encore de la marge pour être plus efficient et rentable à l’avenir. Une manière de répondre aux exigences formulées par son actionnaire suédois de poids, le fonds d’investissement Cevian Capital, qui veut que le groupe quitte le marché allemand et se concentre sur le marché suisse.

Au niveau de la rentabilité, le résultat avant intérêts et impôts (Ebit) a grossi de près de 60% à 545,3 millions. «Aussi bien le segment non-vie et le segment vie que le segment Asset Management & Banking ont contribué à cette amélioration du résultat», précise le document.

Bond du bénéfice net

La contribution la plus importante à l’Ebit «provient de nouveau des activités suisses» qui ont plus que doublé à 358,5 millions de francs.

Les sociétés situées en Belgique, avec 153,3 millions de francs, en Allemagne, avec 102,2 millions, et au Luxembourg, avec 34,4 millions, «ont également contribué au résultat global positif avec une forte croissance de l’Ebit».

Le bénéfice net a bondi de 60,6% à 384,8 millions.

L’assureur proposera un dividende amélioré à 8,10 francs, après 7,70 francs par action. Comme déjà annoncé en novembre dernier, il compte lancer un rachat d’actions de jusqu’à 100 millions de francs. «Il en résulte ainsi au total une quote-part de distribution de liquidités en nette augmentation à 83%», après 72% en 2023.

Le ratio combiné du groupe a atteint 92,9% contre 94,6% en 2023, en dépit de la hausse des sinistres en raison des tempêtes qui ont eu lieu en Suisse au premier semestre 2024.

Les fonds propres atteignaient fin décembre 3,62 milliards de francs, en hausse de presque 12%. La rentabilité des fonds propres, corrigée des effets exceptionnels non opérationnels de 92 millions de francs suisses dus notamment à la vente de l’assureur numérique Friday, s’élève à 13,9%, après 7,2%.

Le groupe bâlois assure avoir «démarré avec succès la nouvelle phase stratégique» présentée l’automne dernier, à savoir une rentabilité des fonds propres de 12 à 15%, une forte génération de liquidités supérieure à 2 milliards de francs suisses entre 2024 et 2027 et un taux de distribution de liquidités de 80% ou plus.

Vontobel salue une très bonne copie, supérieure aux attentes. «La direction est sous la pression d’un actionnaire activiste et ces résultats montrent que les mesures prises portent leurs fruits». Il faudra toutefois réitérer l’opération à l’avenir.

Les investisseurs, eux, s’enthousiasmaient. A la Bourse suisse vers 12h30, le titre bondissait de 4,3% à 189 francs, dans un SPI en hausse de 0,6%.

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