Vers 21h50, le yen perdait 1,02% à 155,13 yens pour un euro, après avoir flanché à 154,72 yens, un plus bas depuis septembre 2008
Le yen a sombré vendredi à un nouveau plus bas depuis 15 ans face à l’euro, la Banque du Japon (BoJ) ayant maintenu son cap de politique monétaire très souple alors que la Banque centrale européenne (BCE) avait relevé ses taux la veille.
Vers 19H50 GMT, le yen perdait 1,02% à 155,13 yens pour un euro, après avoir flanché à 154,72 yens, un plus bas depuis septembre 2008. Face au dollar, le yen cédait 1,05% à 141,78 yens, au plus bas depuis novembre.
La BoJ a gardé son taux directeur de court terme à son niveau négatif de 0,1%, et va continuer d’acheter autant d’obligations publiques japonaises (JGB) que nécessaire pour que leurs rendements à dix ans se maintiennent entre -0,5% et +0,5%, selon un communiqué.
«Le contraste est clair avec la BCE, qui a averti qu’une autre hausse des taux devait suivre celle de jeudi, et se reflète dans le rapport entre l’euro et le yen», a estimé Kit Juckes de la Société Générale.
«Alors que d’autres banques centrales mondiales augmentent leurs taux d’intérêt pour freiner la flambée des prix, la BOJ reste une exception», ce qui rend le yen moins attractif, a aussi noté Josh Gilbert, analyste chez eToro.
Jeudi, la BCE a relevé ses taux d’un quart de point de pourcentage et indiqué que d’autres hausses étaient à prévoir, et mercredi, la Réserve fédérale américaine (Fed) avait interrompu son resserrement monétaire tout en indiquant qu’il ne s’agissait que d’une pause.
Pour Christopher Vecchio de Tastylive, «il n’y a pas grand-chose pour empêcher le yen de glisser plus bas face au dollar», alors que les taux obligataires à court terme aux Etats-Unis sont sur la pente ascendante et creusent le différentiel avec le Japon.
«Mais il y a une limite à laquelle la BoJ va tolérer la faiblesse du yen», a-t-il affirmé et cette limite selon lui se situe autour de 145 yens pour un dollar.
La semaine prochaine, les cambistes se tourneront vers le Royaume-Uni, avec les données pour l’inflation de mai attendues mercredi et la décision de politique monétaire de la Banque d’Angleterre (BoE) le lendemain.