Neuchâtel envisage de créer sa monnaie locale

AWP

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«Une monnaie locale recoupe une multitude de réalités avec des implications très différentes», a expliqué le conseiller d’Etat Jean-Nathanaël Karakash.

Les députés neuchâtelois ont accepté mercredi par 83 oui et 23 non le postulat demandant la création d’une monnaie locale neuchâteloise. Le Conseil d’Etat a proposé d’accepter le texte, vu que la motion, qui est plus contraignante, a été transformée en postulat.

«Une monnaie locale recoupe une multitude de réalités avec des implications très différentes», a expliqué le conseiller d’Etat Jean-Nathanaël Karakash. Il peut s’agir d’une monnaie convertible en francs sous forme de bon d’échange, ou d’une monnaie avec un taux de change et sa propre politique monétaire, ou d’une cryptomonnaie.

«On pourrait imaginer une monnaie fondante dans le temps pour qu’elle soit utilisée rapidement ou une monnaie qui varie selon la saison touristique pour répondre aux besoins de ce secteur», a précisé le conseiller d’Etat.

«Ces différences n’ont pas les mêmes implications en termes de responsabilité pour l’Etat», a ajouté le chef du Département de l’économie et de l’action sociale. «Il est dès lors intéressant de lister les avantages et les inconvénients et de voir les approches possibles».

Haute valeur symbolique

«La mise en circulation d’une monnaie locale complémentaire neuchâteloise revêt une haute valeur symbolique dans une période où la cohésion cantonale est menacée», avait expliqué le Vert Laurent Kaufmann, dans son texte. Elle permet aussi de stimuler la production et la consommation locale de biens et de services de proximité, tout en favorisant des circuits courts favorables à l’environnement.

Cela contribue également à diminuer la perte de ressources pour le canton, ajoute le député écologiste dans son texte. Le postulat demande au Conseil d’Etat d’étudier toutes les possibilités d’utilisation de la nouvelle monnaie par et pour l’État, les collectivités publiques et les entités paraétatiques.

Le postulat demande aussi que le Conseil d’État étudie la création de la nouvelle monnaie avec le partenaire privilégié qu’est la Banque cantonale neuchâteloise (BCN). La BCN pourrait par exemple accorder à la nouvelle monnaie une garantie de défaillance, pour permettre à l’État de disposer de la même flexibilité avec la monnaie locale neuchâteloise que les banques commerciales avec la monnaie scripturale.

Il existe près de 6000 exemples de monnaies locales complémentaires (MLC) de par le monde. En Suisse, il y a notamment la monnaie WIR depuis 1934, le Farinet en Valais et Le Léman dans la région lémanique.