Voiture électrique: les constructeurs européens en avance dans un marché perturbé?

Baptiste Leflaive, Colombus Consulting

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Alors que l’attrait des voitures électriques diminue, à l’image de la faillite annoncée de l’américain Fisker, les constructeurs européens ont une carte à jouer dès 2024.

Le marché mondial de la voiture électrique entame pour la première fois une période d’incertitudes: les subventions pour les consommateurs et les propriétaires d’immeubles disparaissent petit à petit, les prix de l’électricité restent élevés et les constructeurs leaders adaptent leur stratégie chaque année. Alors que l’attrait des voitures électriques diminue, à l’image de la faillite annoncée de l’américain Fisker, les constructeurs européens ont une carte à jouer dès 2024.

En 2023, la Model Y de Tesla a été la voiture, toutes catégories confondues, la plus vendue au monde et en Suisse. La tendance semble perdurer sur le sol helvétique, le géant américain ayant vendu plus de voitures au premier trimestre 2024 que l’année précédente mais sa part de marché s’y est tassée (de 21 à 18%), et est même en chute dans l’Union européenne (-4,7%). Modèle encore trop cher malgré les différentes baisses de son prix d’achat, les consommateurs envoient un message clair aux constructeurs: ils attendent désormais une voiture électrique citadine moins grande, moins lourde et moins chère (40’000 francs actuellement), plus adaptée à leurs besoins et à l’urgence climatique. Tesla qui selon les sources retarderait voire abandonnerait son modèle citadin (le Model 2), et le chinois BYD qui n’a pas encore investi le marché européen avec sa «mini-citadine» (appelée Dolphin Mini), l’opportunité s’offre donc aux constructeurs européens.

Pour se montrer compétitif, plusieurs idées s’imposent à eux. Délocalisation de la production (mais toujours en Europe), postes de coûts ultra optimisés et confort élémentaire font partie des stratégies entreprises. Elles doivent permettre de proposer des voitures sous les 25’000 francs, comme la Renault 5 E-Tech, présentée lors du salon de l’automobile de Genève en février dernier et attendue sur le marché en septembre. Renault annonce également un modèle sous les 20’000 francs dès 2025. Même son de cloche chez Volkswagen avec sa ID.2 à 25’000 francs en 2025, puis l’arrivée d’une ID.1 légèrement moins chère. Stellantis de son côté propose la Citroën ë-C3 à 22’000 francs et prévoit une offre «petite batterie» sous les 20’000 francs en 2025.

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