Une nouvelle ère pour le crédit euro «Investment Grade»

Patrick Zeenni, Candriam

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Après une décennie de politiques monétaires accommodantes, 2023 a marqué un tournant avec une reconfiguration des taux d’intérêts.

L’action des banques centrales, qui ont mis fin à un environnement de taux bas sur le long terme, a entraîné une pentification des courbes de taux et une hausse des taux d'intérêt réels, les ramenant en territoire positif pour la première fois en près de dix ans. Les rendements des obligations de qualité de la zone euro se situent actuellement à un niveau très intéressant, avoisinant les 3,6%1, en net contraste avec les niveaux proches de zéro observés pendant la crise de la Covid-19.

Cette évolution place le marché du crédit «Investment Grade» sous les projecteurs. Avec des rendements et des spreads plus élevés, il présente un couple risque/rendement attractif par rapport à de nombreuses classes d'actifs, offrant ainsi une configuration optimale pour les investisseurs obligataires.

La crise climatique et les enjeux sociaux liés à la transition énergétique demeurent des thèmes centraux sur les marchés de la zone euro. 

Des signes de dispersion potentielle, source de valeur pour qui sait les saisir

Bien que l'économie se porte globalement bien, certaines entreprises montrent des signes de fragilité. Les coûts d'emprunt et les incertitudes liées à la demande et à la transition énergétique pouvant affecter leur santé financière. Dès lors comment identifier les plus solides? Nous avons la conviction qu’une approche de gestion active, fondée sur une analyse approfondie des sociétés et prenant en compte les critères environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG), peut aider à identifier les mieux préparées pour faire face à ces défis. En privilégiant les entreprises solides sur le plan financier et ayant de bonnes pratiques ESG, les investisseurs peuvent réduire les risques et améliorer leurs rendements potentiels. En outre, ces bases solides permettent de mieux résister à un éventuel ralentissement économique et à une amplification des spreads de crédit en cas de récession.

L'ESG au cœur des préoccupations

La crise climatique et les enjeux sociaux liés à la transition énergétique demeurent des thèmes centraux sur les marchés de la zone euro. Les engagements au niveau européen pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, accroître la part des énergies renouvelables et améliorer la transparence des informations environnementales ont renforcé l'attention portée à l'ESG.

Les régulateurs européens ont adopté des cadres plus clairs et des initiatives visant à améliorer la divulgation des informations ESG, notamment à travers les législations CSRD et SFDR. Même la Banque centrale européenne, acteur majeur sur le marché du crédit «Investment Grade», a annoncé des mesures visant à «verdir» ses programmes d'achat massif en favorisant les émetteurs ayant une meilleure performance environnementale.

Gérer les risques ESG et générer des impacts extra-financiers positifs

Afin de réduire les risques ESG tout en engendrant un impact extra-financier favorable, nous sommes convaincus qu’adopter une approche en trois étapes est source de création de valeur. Comment?

  • En sélectionnant rigoureusement des émetteurs tenant compte de leurs risques ESG, de leur transparence et de leur engagement envers les parties prenantes.
  • En intégrant une gestion proactive du risque de transition en fixant des objectifs ambitieux de réduction de l'empreinte carbone du portefeuille.
  • En sélectionnant des obligations durables, notamment des obligations vertes, afin de soutenir la transition des entreprises vers des modèles plus durables.  

Ces éléments constituent les piliers pour un investissement durable en obligations d’entreprises euros que tout investisseur devrait avoir à l’esprit avant de passer à l’action.

 

1 Rendement moyen à l'échéance de l'indice Iboxx Euro Corporate au 31/01/2024, source Bloomberg

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