Trois valeurs à l’achat

Salima Barragan

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«Nous nous intéressons à la réalité économique des entreprises», déclare Pascal Costantini de ValuAnalysis.

ValuAnalysis prend le contrepied de l’analyse financière. Cette dernière détermine les valorisations théoriques des entreprises. Or, la société basée à Londres part des valorisations du marché comme point de départ. Puis elle estime la rentabilité du capital investi qui permettra de calculer avec précision l’avantage compétitif des entreprises. «Ce modèle donne le pourcentage de cash-flow disponible pour financer la croissance», explique Pascal Costantini, responsable de la recherche chez ValuAnalysis mais aussi architecte du modèle. Zoom sur les trois premiers de classe.

Microsoft: momentum de l’avantage compétitif

Grace à sa stratégie visionnaire et à l’allocation judicieuse de son capital, Microsoft réussit, jour après jour, à consolider son avantage compétitif. «Le cours de son titre n’arrête pas de monter car le marché s’ajuste en permanence à une société capable d’allonger son avantage compétitif», explique Pascal Costantini. Microsoft, c’est 90% de part de marché des systèmes d’exploitation des PC, mais c’est aussi l’un des plus grands fournisseurs de service du cloud. La société travaille également sur le développement d’outils collaboratifs. 

Le taux de croissance de Microsoft
s’est rapidement accéléré de 10 à 14%.

«La décision d’allocation de capital a ici un impact direct sur la franchise. La rente du capital investi de 25% est bien supérieure au coût de son capital d’autant plus qu’elle augmente constamment», souligne Pascal Costantini. Enfin, le taux de croissance de Microsoft s’est rapidement accéléré de 10 à 14%; un exploit assez rare pour une entreprise mature.

Visa: l’indéboulonnable

Visa s’appuie sur un réseau de 2 milliards de clients - soit près du tiers de l’humanité -, et des centaines de banques pour opérer dans la quasi-totalité des pays du monde. Les barrières d’entrée de ce marché en duopole – partagé paisiblement avec MasterCard – sont gigantesques. «Visa est capable de faire travailler sa rente à son avantage. Elle va profiter de son réseau pour pouvoir attaquer le marché du paiement Business to Business (B to B). Contrairement à Microsoft, Visa n’augmente pas sa rente, mais elle reste indétrônable», commente Pascal Costantini. Et la Chine est un immense marché potentiel que la société garde dans le viseur.

Novartis a un rendement du capital investi
de 12% alors que le coût du capital avoisine les 6%.
Novartis: signal fort du management

Dans le secteur de la pharma, les revenus sont stables. Novartis a un rendement du capital investi de 12% alors que le coût du capital avoisine les 6%. Mais Novartis se distingue de ses pairs pour la qualité de son management. «Les managers travaillent pour les actionnaires et non pour eux-mêmes. Leur approche de gérants d’actifs se note dans leur approche de gestion du capital», relève Pascal Costantini. Le groupe suisse s’est récemment recentré sur la médecine innovative. «Lors de sa séparation avec Alcon, Novartis a été la première société pharmaceutique majeure à réduire sa taille alors que les CEO recherchent toujours à s’agrandir», poursuit-il. D’ailleurs, le groupe américain Merck, qui est un de ses gros concurrents, semble lui emboîter le pas.