Suisse: le commerce extérieur recule

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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Le stimulus de la demande venue de Chine va manquer à l’appel. Les données d’inflation confirment à la BNS qu’un revirement de politique monétaire était le bon choix.

A posteriori, la Banque nationale suisse (BNS) a reçu la confirmation de sa baisse surprise des taux d'intérêt en mars par diverses données conjoncturelles. Elle avait explicitement motivé cette décision de politique monétaire par un soutien au développement économique. Les chiffres de l’Office fédéral de la douane et de la sécurité des frontières (OFDF) montrent p. ex. un repli dans huit des onze catégories de marchandises exportées au premier trimestre par rapport au précédent. Ces données viennent étayer notre hypothèse principale, à savoir que le stimulus de la demande venue de Chine va manquer à l’appel. Les ventes de véhicules, corrigées des variations saisonnières, traduisent également une demande intérieure toujours amorphe. Le nombre d’immatriculations par rapport au trimestre précédent recule de 4,8%. Outre ces chiffres de l’économie réelle, les résultats des enquêtes de mars auprès des directeurs d’achat dans le secondaire, le tertiaire et dans les PME restent en territoire négatif, sous les 50 points. Le moral des ménages affiche pour sa part une légère amélioration. En Suisse comme ailleurs, nous prévoyons que la hausse des salaires réels et les conditions de financement plus avantageuses dynamiseront les développements de projets et les dépenses d’équipement. Pour 2025, notre prévision reste prudemment optimiste par rapport à celle du consensus.

Les données d’inflation confirment également à la BNS qu’un revirement de politique monétaire était le bon choix. Inscrite à 1% en mars, l’inflation est pile au centre de la fourchette cible de la BNS, à savoir entre 0% et 2%. La hausse des prix de l’énergie et des loyers alimentera jusqu’en juillet une nouvelle hausse temporaire du renchérissement annuel. En fin d’année, le taux devrait toutefois redescendre juste en dessous des 1%.

Actions: Le revers d’avril, premier d’une série?

Suisse

  • Le marché a perdu 2,2% en avril, et reste à la traîne des autres grands marchés sur l’année en cours.
  • Lors de la seconde quinzaine d’avril, Novartis et Nestlé ont résisté, et porté le marché suisse.
  • C’est le marché le plus cher derrière l’américain.

Zone euro

  • En baisse de 1,2%, le marché européen a surperformé l’américain en avril également.
  • Sa valorisation est désormais neutre.

Etats-Unis

  • Moins de baisses de taux directeurs attendues, hausse de l’inflation, des taux d’intérêt et de l’incertitude géopolitique : le marché cède 3,5% en avril.
  • Les premiers résultats trimestriels sont bons, mais pas de taille à impressionner les investisseurs.
  • La valorisation du marché américain reste très supérieure aux moyennes historiques, et à celle d’autres marchés.

Marchés émergents

  • Malgré leur nature cyclique, les marchés émergents ont été plutôt solides en avril, mais faibles depuis janvier.
  • La performance est en ordre dispersé: +30% pour le marché turc, et –5% pour le brésilien.
  • La valorisation des marchés émergents est quasiment neutre.

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