Perspectives hebdomadaires de Raiffeisen

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Conflit commercial: la Chine en ligne de mire US.

Après l'accalmie dans le conflit entre les USA et l'UE la semaine dernière, le commerce mondial s'est retrouvé dans une tempête. En effet, le gouvernement US a brandi sa menace d'imposer de nouveaux tarifs sur les importations chinoises. Après avoir sanctionné un volume de plus de 30 milliards de dollars à 25%, il avait ensuite menacé d'introduire, en septembre, de nouveaux tarifs de 10% sur un volume de 200 milliards de dollars, avant d'augmenter le taux à 25% la semaine dernière. Cette mesure est justifiée, selon le gouvernement US, sachant que la Chine ne fait pas assez pour rendre le commerce plus équitable. Au contraire, les mesures de rétorsion chinoises contre les tarifs US sont jugées inadmissibles. La réaction brusque de la Chine est prévisible et souligne qu'elle ne se laissera pas faire. Le conflit entre les deux plus grandes économies mondiales impacte les placements les plus risqués.

En effet, les marchés des actions ont cédé du terrain suite à leur euphorie découlant de l'entente entre Juncker et Trump. En même temps, les acteurs du marché se sont habitués aux aléas du conflit, et n'ont pas réagi plus violemment jusqu'ici. Or, à en croire l'évolution du Renminbi, qui s'est affaibli de plus de 10% face à l'USD depuis avril (cf. graphique), les risques accrus persistent. A notre avis, la situation devrait se calmer: l'interdépendance entre les deux économies étant trop importante pour une escalade.  

L'Office fédéral de la statistique publiera les chiffres du marché de l'emploi suisse pour juillet la semaine prochaine, en l'absence d'un calendrier bien rempli. Le taux de chômage actuel de 2,6% reflète la vigueur de l'économie. Il y a tout juste un an, le taux était de 3,3%, et se situe désormais bien en deçà de la moyenne à long terme de 3,2%.

L'indice suisse des directeurs d'achat (PMI) confirmait, lui aussi, la conjoncture favorable cette semaine, avec une valeur de 61,9. Les personnes interrogées restent donc extrêmement optimistes (seuil d'expansion: 50 points). Les entreprises affichent des résultats toujours convaincants pour le Q2, à l'image, cette semaine, de Credit Suisse et de Logitech par exemple. VAT, au contraire, a subi un revers. L'entreprise est tributaire de l'évolution du marché  des semi-conducteurs dont les perspectives se sont quelque peu assombries ces derniers mois. Côté sociétés du SMI, Adecco et Zurich présenteront encore leurs résultats semestriels la semaine prochaine; et côté SPI, restent par exemple Galenica, Vifor Pharma et Dätwyler qui devront présenter leurs chiffres pour le premier semestre. Les résultats des entreprises demeurent un facteur de soutien pour les marchés des actions, en temps de tensions commerciales persistantes.

Un peu plus d'un tiers des entreprises a déjà rapporté sur sa marche des affaires. Dans l'ensemble, les bénéfices ont augmenté d'environ 13% par rapport à la même période de l'exercice précédent. Avec un SMI bien inférieur à son pic de janvier (9'616 points), la solide évolution des bénéfices a également assoupli les valorisations sur la base du ratio cours / bénéfices.  

Graphique de la semaine

Renminbi reflète les tensions avec les USA

Sources: Bloomberg, Investment Office du Groupe Raiffeisen
Gros plan: le plastique, un problème de société

Bien que le problème du plastique ne soit pas récent, bon nombre d'articles parus dans la presse sensibilisent le grand public aux menaces environnementales. En effet, les conséquences du comportement de consommation dans notre société industrielle interpellent de nombreux vacanciers – en Suisse et à l'étranger. Il serait inapproprié de faire porter le chapeau à la population locale de la République dominicaine ou de Bali pour la pollution massive des mers. En effet, ce serait rejeter sa propre responsabilité et oublier qu'il s'agit d'un défi mondial (cf. graphique) qui nous concerne tous. Plus la pollution augmente, plus nous serons confrontés à des conséquences catastrophiques pour les humains et les animaux. L'intégrité des océans est après tout vitale pour l'humanité.

Un problème global

Répartition régionale production plastique mondiale

Sources: statista.de, Investment Office Groupe Raiffeisen

70% de la surface de la terre est recouverte d'eau, cet élément précieux à l'origine de plus de 50% de la production d'oxygène et source alimentaire importante. Or, la proportion des particules de plastique – appelées microplastiques – en croissance rapide devient un problème de plus en plus grave, outre les autres menaces telles que le réchauffement climatique, et l'acidification des océans. En effet, ces particules sont absorbées, directement ou indirectement, par les poissons et autres créature marines et se retrouvent également dans nos produits alimentaires. Il est donc urgent de changer de paradigme sur une large échelle.

Le consommateur ne peut pas résoudre la situation précaire à lui tout seul; les producteurs de biens de consommation influent eux aussi considérablement sur la quantité de plastique consommée tous les jours. C'est ici qu'intervient notre thème de placement «Sustainable Plastic Economy». Dans le cadre de sa mise en œuvre, nous prenons en compte les producteurs de bien de consommation de même que les entreprises utilisant des moyens d'emballage alternatifs et des méthodes de recyclage (cf. graphique).

Rôle décisif: producteurs de biens de consommation

Point de départ «Sustainable Plastic Economy»

Source: Investment Office Groupe Raiffeisen

Comme l'avait bien souligné le WEF de cette année, certaines entreprises ont déjà pris conscience de la gravité de la situation en ce qui concerne la pollution mondiale de plastique: la Fondation Ellen McArthur a  par exemple  obligé de grands fabricants de biens de consommation (notamment Unilever, Danone, Nestlé depuis avril) à réduire significativement leur part d'emballages plastiques et à augmenter la part des matériaux d'emballage recyclables à près de 100% d'ici 2025. Le recours à des matériaux d'emballage écologiques a déjà permis d'obtenir des premiers résultats positifs.

L'industrie de l'emballage qui propose des matériaux alternatifs, et les entreprises qui adoptent des méthodes de recyclage innovantes contribuent également de façon non négligeable à résoudre le problème. Nous sommes convaincus que les sociétés qui anticipent ces enjeux importants et qui proposent des solutions viables pourront clairement profiter de cette évolution vers la réduction de plastique.

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