Perspectives hebdomadaires de Raiffeisen

Raiffeisen

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La relation entre Trump et Juncker se détend et les résultats des entreprises sont toujours solides.

Le conflit commercial entre les USA et l'UE s'est nettement détendu, grâce à la rencontre entre le président américain Donald Trump et le président de la Commission européenne, Jean-Claude Juncker, écartant ainsi les inquiétudes autour de tarifs douaniers plus élevés pour l'instant. Les marchés ont par ailleurs accueilli avec beaucoup d'optimisme, du moins temporairement, l'objectif déclaré de réduire les tarifs douaniers. Cependant, comme l'ont si bien illustré les évolutions erratiques de la politique géopolitique et commerciale ces derniers mois, l'accord actuel est susceptible d'être de courte durée.

En même temps, les données actuelles du cycle conjoncturel sont assez optimistes. La publication des indices des directeurs d'achat pour les grandes économies seront publiés la semaine prochaine, comme en début de chaque mois. L'enquête auprès des directeurs d'achats, un indicateur très fiable, souligne toujours la croissance très robuste aux Etats-Unis avec environ 60 points (cf. graphique ci-dessous). La moyenne historique est d'environ 53 points, et l'indicateur montre une expansion économique dès 50 points. Les personnes interrogées restent optimistes, y compris en Suisse. Bien que la valeur ne dépasse pas les 65 points, comme en début d'année, les entreprises industrielles participantes restent néanmoins très confiantes sur la situation actuelle, à l'image des 60 points. 

Quelques présentations des résultats sur la marche des affaires au premier semestre ont par ailleurs confirmé l'excellent état de santé de l'industrie dans de nombreuses entreprises, à l'instar de Bucher, qui a surperformé par rapport à l'année précédente avec une hausse significative de son chiffre d'affaires et ses bénéfices. L'entreprise fonctionne à plein régime et annonce des perspectives positives pour le second semestre également. Nestlé et Roche, les poids lourds de la bourse suisse, ont eux aussi présenté d'excellents résultats cette semaine et fortement soutenu le marché des actions. Dans l'ensemble les publications des résultats des entreprises confirment des fondamentaux économiques sains. Elles seront peu nombreuses la semaine prochaine. Ce sera au tour de Logitech, Credit Suisse ou encore Swiss Re de publier leurs résultats.

Les banques centrales restent également sur le devant de la scène. Alors que la BCE n'a, comme prévu, effectué aucun changement dans ses prévisions de taux la semaine dernière, la Fed devrait, elle aussi, laisser le taux directeur inchangé pour la réunion d'août. Sa troisième hausse des taux de 25 points de base cette année n'est attendue qu'en septembre. 

Graphique de la semaine 
Les directeurs d'achats sont optimistes
Sources: Bloomberg, Investment Office du Groupe Raiffeisen

 

Gros plan: la consommation en Asie croît rapidement

En début d'année, nous avons lancé la consommation en Asie comme un des cinq principaux thèmes de placement pour cette année. Après sept mois, nous sommes encore de l'avis que ce sujet présente toujours un attrait pour les investisseurs. Car l'importance économique des pays en développement et émergents augmente rapidement. En effet, leur part du PIB mondial a déjà atteint 58% en 2016, alors qu'elle n'était que de 36% en début des années 1990, et elle ne cesse de croître: le FMI estime qu'elle devrait même atteindre 62% d'ici 2022 (cf. graphique ci-dessous). 

Remontée des pays en développement et émergents 
Part du PIB mondial (base PPP), en %
Sources: FMI, Investment Office Groupe Raiffeisen

La reprise économique des pays émergents et en développement d'Asie est particulièrement marquée, leur part du PIB mondial ayant plus que doublé, passant de 12% en 1990 à plus de 31% en 2016. Et malgré le fléchissement net de la croissance chinoise, l'économie la plus importante des pays asiatiques, ces dernières années, le FMI table toujours sur une contribution croissante de ce groupe de pays à la puissance économique mondiale. La part devrait donc s'élever à près de 37% d'ici 2022, soit un triplement en plus de 30 ans. A titre de comparaison, la part des pays industrialisés à la richesse mondiale devrait diminuer d'environ 40% sur la même époque. Entre 1990 et 2016, elle s'est déjà vu confronter à un recul d'à peine 35%.

Croissance rapide de la classe moyenne en Asie 

La classe moyenne prend une importance croissante rapide, en termes absolus, avec le rattrapage progressif des économies émergentes par rapport aux pays industrialisés. La région AsiePacifique devrait compter un peu moins de 3,5 milliards de personnes d'ici 2030 (cf. graphique), comparé à 1,5 milliard aujourd'hui. 

La classe moyenne de l'Asie évolue à un rythme rapide 
Nombre (en mio) et part dans la classe moyenne mondiale*
Sources: Sources: Brookings Institute, Investment Office Groupe Raiffeisen

Cette classe moyenne croissante s'accompagne de dépenses de consommation croissantes. Le comportement de consommation dans la zone asiatique devrait ainsi être marqué par des effets de prospérité naissants ou croissants. En effet, la demande de produits et services ne servant pas qu'à satisfaire les besoins élémentaires, s'accroît en corrélation avec la hausse des revenus, déduction faite des dépenses pour les besoins de base, laissant ainsi davantage de moyens pour l'acquisition de biens consommation.

Pour ces raisons, il est judicieux d'investir dans des titres cycliques de sociétés dont l'accent est la fourniture de produits et services appropriés, et qui profitent par là-même de l'évolution croissante de la classe moyenne en Asie.

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