Les montagnes russes des obligations ne sont pas nécessairement terminées

Lauréline Renaud-Chatelain, Pictet

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Nous nous attendons à ce que les rendements des obligations de base à long terme chutent dans le cas d'une récession américaine plus sévère que prévu, qui affecterait le goût du risque des investisseurs.

La volatilité des marchés obligataires est repartie de plus belle en mars. Les participants au marché ont revu à la baisse leurs prévisions concernant l'évolution des taux directeurs des banques centrales, les déboires des banques régionales américaines ayant mis en évidence les fragilités causées par l'augmentation rapide des taux au cours de l'année écoulée. Le rendement du Trésor américain à deux ans est passé d'un pic de 5,06% le 8 mars à un minimum de 3,76% le 5 avril.

Ces fortes fluctuations des rendements sont le signe de l'inquiétude des marchés quant à l'état de l'économie américaine. Bien que les ménages américains aient résisté jusqu'à présent, des secteurs spécifiques comme l'immobilier (ainsi que les banques régionales) sont confrontés à de réelles difficultés. Même si les rendements des obligations du Trésor américain et d'autres obligations souveraines de base (qui restent étroitement corrélées) pourraient se redresser dans les semaines à venir en raison de la stabilisation du secteur bancaire, notre prévision de fin d'année de 3,5% pour le rendement du Trésor américain à 10 ans et de 2,5% pour son équivalent allemand est toujours sujette à un risque de déclin.

Compte tenu des perspectives économiques incertaines des États-Unis, nous avons allongé la durée des obligations à des échéances allant de 7 à 10 ans dans le cadre de notre surpondération des obligations d'État américaines en général. Toutefois, l'inflation sous-jacente plus forte dans la zone euro signifie que nous restons neutres à l'égard des obligations souveraines de la zone euro. Néanmoins, nous nous attendons à ce que les rendements des obligations de base à long terme chutent dans le cas d'une récession américaine plus sévère que prévu, qui affecterait le goût du risque des investisseurs.

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