Le PIB et la forte inflation en zone euro

Philippe Waechter, Ostrum AM

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Les ménages sont de plus en plus pénalisés par l’inflation et les difficultés se multiplient.

©Keystone

La croissance économique s’est plutôt bien tenue au troisième trimestre 2022. Le rebond avait été noté en Chine la semaine dernière, il s’observe aussi aux Etats-Unis. L’économie sort ainsi de deux trimestres de recul de son PIB. Cependant la composition du PIB ne traduit pas une économie vigoureuse. L’investissement recule sur le trimestre (avec une forte contribution négative de l’immobilier), les importations baissent et les stocks augmentent. On ne peut pas dire que ce soit une économie qui reparte.

La récession évitée

En zone euro, l’Allemagne n’est pas en récession contrairement à ce que laissaient penser les enquêtes. La consommation semble avoir été plus forte qu’attendue. L’Espagne quant à elle, connait une période de croissance robuste avec notamment le grand retour du tourisme. Celui-ci a désormais la même allure qu’avant la pandémie.

Les chefs d’entreprise vont de l’avant et continuent à investir, se donnant ainsi les moyens de transformer l’économie.

Le taux d’inflation a vivement augmenté en octobre en Allemagne (10,4%) et en Italie (11,9%). Le prix de l’énergie est grandement responsable de ces mouvements haussiers. Mais la dérive sur les autres prix est aussi significative car le taux d’inflation sous-jacent continue de progresser. Point très sensible, les prix alimentaires progressent. Une problématique qui va devenir critique car les ménages sont de plus en plus pénalisés par cette situation et leurs difficultés ne viennent plus uniquement du prix de l’énergie.

L’allure de l’Espagne est intéressante puisque les prix de l’énergie dans l’indice des prix ralentissent fortement. En revanche, les prix sous-jacents restent forts. Cet effet de contagion s’observe partout en Europe, justifiant l’action de la BCE.

La croissance française et l’inflation en hausse

En France, la croissance a été de 0,2% au troisième trimestre. L’allure de l’activité est limitée. L’acquis pour 2022, à la fin du troisième trimestre est de 2,5%. Ce chiffre va garantir un taux de croissance élevé pour 2022. Cependant, il faut avoir à l’esprit que l’acquis pour 2022 à la fin de 2021 (l’écart entre le PIB trimestriel au quatrième trimestre 2021 et la moyenne de 2021) était de 2,3%. L’apport intrinsèque de 2022 est donc de 0,2%.

Le point marquant, c’est la robustesse de l’investissement des entreprises avec une contribution de 0,3%. Les chefs d’entreprise vont de l’avant et continuent à investir, se donnant ainsi les moyens de transformer l’économie. Ceci dit, les risques de faillite augmentent avec la diffusion des prix de l’énergie et le durcissement des conditions financières.

L’inflation a accéléré au mois d’octobre à 6,2% contre 5,6% en septembre. L’analyse des contributions montre que la contribution du prix de l’énergie se replie avec les aides accordées par l’Etat; le prix des services a une contribution plus réduite, traduction d’une hausse limitée des salaires; les prix des biens augmentent traduisant la diffusion des chocs passés.

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